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L'air digne et froid qu'avaient les députés du Tiers;
L'autre, un jeune officier, au front calme, aux yeux fiers,
Très beau sous les haillons de son vieil uniforme.

Non, non,

L'homme à la liste, ayant poussé son rire énorme,
Reprit: «Vous avez donc tous deux le même nom?
Nous sommes prêts tous deux, fit le vieillard.
Dit le greffier, il faut s'expliquer, quand je parle.»
Tous les deux se nommaient Leguay; tous les deux Charles;
Tous les deux, de la veille ils étaient condamnés.
Alors l'autre, roulant ses gros yeux avinés:
<<Du diable si je sais qui des deux je préfère!
<<Citoyens, arrangez entre vous cette affaire,
<<Mais sans perdre de temps; car Samson n'attend pas.»

Le jeune vint au vieux et lui parla tout bas;
L'héroïque marché fut très court à débattre:
<<Marié, n'est-ce pas? - Oui. Combien d'enfants?
Le greffier répétait en riant: «Dépêchons!»
<<C'est moi qui dois mourir, dit l'officier. Marchons!>>>

Vous voyez sans peine que la deuxième partie du poème est bien plus facile que la première. Le premier mot seul fait exception. <<Or>> est une conjonction employée dans un syllogisme, pour joindre la deuxième partie à la première: p. e.: Tout vice est haïssable, or l'avarice est un vice, donc l'avarice est haïssable. Trouvez-vous la signification allemande d'après cet exemple?

On l'emploie aussi avec la même signification pour joindre deux phrases, deux propositions, ou pour lier deux parties dans une narration. Oue veut dire? «A la fois >?

Au lieu de «du rang des captifs >> on attendrait plutôt des rangs, en allemand du moins nous emploierions le pluriel. C'est une licence poétique. Qu'est-ce qu'un débris?

Quatre.>>

Oui monsieur, c'est en allemand nun, nun aber.

En même temps.

C'est un reste.

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Qu'est-ce qu'un greffier?

C'est un officier civil, un employé qui garde et expédie les actes de justice.

«Il faut s'expliquer, quand je parle» est un passage un peu ténébreux. Il signifie du moment que (puisque) j'ai parlé, prononcé un nom, il faut tirer la chose au clair, voir lequel de vous est celui qui doit venir.

<<De la veille» veut dire dès le soir précédent. «Des yeux avinés», ce sont des yeux d'ivrogne, les yeux d'un homme qui a trop bu, qui est ivre. «Du diable>> pouvezvous expliquer ce mot? Thiergen, Methodik.

Cela veut dire les cheveux poudrés, en perruque poudrée. La poudre est une sorte de farine qu'on mettait autrefois sur les cheveux et les perruques.

Je ne connais pas le mot mince.

C'est un député du tiers état. Des bourgeois.

Le clergé et la noblesse.

Aux États Généraux», sous

l'Ancien Régime.

Je ne sais pas, monsieur.

Oui, c'est un juron qui signifie que le diable m'emporte si je sais...

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Samson était l'exécuteur des hautes oeuvres, le bourreau de Paris, personnage bien connu et redouté pendant la Révolution.

<<L'héroïque marché fut très court à débattre» veut dire il ne fallut pas beaucoup de temps pour arranger l'affaire, pour fixer les conditions d'un tel marché entre deux héros.

Et maintenant racontez-moi, en prose, ce que le poète nous apprend dans la deuxième partie de cette poésie.

Un jour de ces temps affreux, le greffier, en faisant son appel aux prisonniers, parqués là comme un troupeau, prononça le nom <<Charles Leguay». A ce nom deux hommes répondirent à la fois «présent», en sortant des rangs des condamnés. L'un d'eux était un vieux bourgeois, député du tiers état, venant (venu) d'un ancien parlement de province. Il avait les cheveux poudrés, mais son habit trop mince témoignait d'une longue captivité. L'autre était une jeune officier, fier et beau même sous son uniforme déchiré. L'homme à la liste poussa un grand éclat de rire et dit: «Vous avez tous deux le même nom? J'ai donc le choix». Mais n'ayant pas l'ordre d'amener deux personnes, il leur ordonna d'arranger l'affaire entre eux. Alors le jeune homme s'approcha du vieillard et lui demanda s'il était père de famille; ayant appris que l'autre avait quatre enfants il se tourna vers le greffier qui commençait déjà à s'impatienter et lui dit: <<<C'est à moi de mourir! En avant!» (partons!)

Nach dieser Interpretation und der Rekapitulation des Inhalts durch einen oder zwei Schüler ist der Beweis gegeben, daß der Inhalt des Gedichts verstanden ist ich nehme als Klasse, für welche dies Gedicht seiner Schwierigkeit und seinem Inhalt nach paßt, die OberSekunda an und nun lese ich noch einmal das Ganze kunstgerecht vor, lasse es von der gesamten Klasse, dann von einem schlechten und einem guten Schüler nachlesen und in zwei Abschnitten auswendig lernen. Diese Art der Interpretation eines Gedichts nimmt natürlich mehr Zeit in Anspruch, aber sie ist fruchtbringend in doppelter Beziehung. Sie gibt erstens Gelegenheit zu einem Gespräche, das in der Regel die Schüler ungemein fesselt, in welchem sie auch selbst Fragen stellen, und sodann wird ihnen der Stoff dadurch viel näher gebracht, die verschiedenen schweren Formen und Ausdrücke werden so oft dem Ohr und Verstande vorgeführt, daß das Lernen und das Recitieren, die Krönung des Ganzen, in den nächsten Stunden ganz leicht vor sich geht und mit viel Eifer getrieben wird.

Im Englischen lege ich als Beispiel für eine Interpretation in der Fremdsprache zu Grunde:

Ginevra

by Samuel Rogers.

If thou shouldst ever come to Modena,
Stop at a palace near the Reggio Gate,
Dwelt in of old by one of the Orsini.
Its noble gardens, terrace above terrace,
And numerous fountains, statues, cypresses,
Will long detain thee; but before thou go,
Enter the house - pr'ythee, forget it not-
And look a while upon a picture there.

'Tis of a lady in her earliest youth; -
She sits inclining forward as to speak,
Her lips half open, and her finger up,
As though she said, "Beware!"
her vest of gold
Broidered with flowers, and clasped from head to foot
An emerald stone in every golden clasp;
And on her brow, fairer than alabaster,
A coronet of pearls. But then her face,
So lovely, yet so arch, so full of mirth,
The overflowings of an innocent heart
It haunts me still, though many a year has fled,
Like some wild melody! Alone it hangs
Over a mouldering heirloom, its companion,
An oaken chest, half eaten by the worm.

She was an only child; from infancy

The joy, the pride, of an indulgent sire.
Her mother dying of the gift she gave,
That precious gift, what else remained to him?
The young Ginevra was his all in life,
Still as she grew, for ever in his sight.

She was all gentleness, all gaiety,

Her pranks the favourite theme of every tongue.
But now the day was come, the day, the hour;
And in the lustre of her youth, she gave
Her hand, with her heart in it, to Francesco.

Great was the joy; but at the bridal feast,
When all sat down, the bride was wanting there
Nor was she to be found! Her father cried,
""Tis but to make a trial of our love!"

And filled his glass to all; but his hand shook,
And soon from guest to guest the panic spread.
'Twas but that instant she had left Francesco,
Laughing and looking back, and flying still.
But now, alas! she was not to be found;
Nor from that hour could anything be guessed,
But that she was not! Weary of his life,
Francesco flew to Venice, and forthwith
Flung it away in battle with the Turk.
Orsini lived; and long mightst thou have seen
An old man wandering as in quest of something,
Something he could not find-he knew not what.
When he was gone, the house remained a while
Silent and tenantless - then went to strangers.

Full fifty years were past, and all forgot,
When on an idle day, a day of search
'Mid the old lumber in the gallery,
That mouldering chest was noticed; and 't was said
By one as young, as thoughtless, as Ginevra,
"Why not remove it from its lurking-place?"
'Twas done as soon as said; but on the way
It burst-it fell; and, lo, a skeleton!
And here and there a pearl, an emerald-stone,
A golden clasp, clasping a shred of gold.
All else had perished-save a nuptial ring,
And a small seal, her mother's legacy,
Engraven with a name, the name of both -

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