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cisme. Ces feuillets épars, il les recueille, il les rassemble dans la chaire de Notre-Dame; et plus tard, nous en avons l'espoir, il terminera sa carrière d'apostolat en achevant le beau livre dès longtemps rêvé.

Nous avons à dire encore moins de ces sermons de charité, placés plus en dehors de ses habitudes et de sa manière, mais que sa religieuse complaisance partage, chaque année, selon l'occurrence, entre toutes les bonnes œuvres de la religion, qu'il aime et qu'il favorise toutes, de quelque forme qu'elles soient revêtues. Soit qu'il implore l'aumône du riche ou qu'il excite le repentir, soit qu'il adresse ses allocutions à des confréries d'ouvriers, ou qu'il veuille bien donner de simples et gracieuses paroles à quelque église de village; soit qu'il parle en passant, tantôt à Dijon, qui est comme sa ville natale, tantôt à Beaune, où demeure l'un de ses plus anciens amis, tantôt dans l'église de Notre-Dame-de-Brou, à Bourg, où l'appelle l'un des plus vieux et des plus respectables évêques de France; soit qu'il converse, pour ainsi dire, de plain-pied avec une assemblée de jeunes gens dans les salons du cercle catholique; partout il doit laisser quelques traces de son talent soudain, original, varié, actif, selon le lieu, le temps, l'occasion, l'heure. Partout il doit laisser après lui quelque chose qui témoigne d'une distinction infinie, alors même que les circonstances conviennent moins à une nature solennelle qui a besoin, pour se retrouver tout entière elle-même, d'un temple et d'un auditoire d'élite.

Mais, dans l'intervalle de ses courses apostoliques, et après avoir évangélisé la capitale du Dauphiné, il résolut de bâtir ou de trouver un nid nouveau à la religion dominicaine au-dessus de ces montagnes où sa voix avait paru si sympathique, et qui conservent, par un heureux et rare mélange, le goût profond des choses religieuses uni à une extrême finesse d'esprit et à une âpreté vigoureuse de sentiments politiques.

C'est à Chalais, à quelques lieues de Grenoble et de la GrandeChartreuse, et à quelques mille pieds au-dessus du niveau de la mer, que le Père Lacordaire fixa, avec le consentement de Rome et du maitre général de l'ordre, sa maison de noviciat.

Chalais est un vieux et inculte bâtiment qui fut consacré, au XIIe siècle, en 1110, à une réforme bénédictine, favorisée par les princes du Dauphiné. Depuis cinq cents ans, il appartenait à la Grande-Char

treuse, qui en avait fait une infirmerie pour ses vieillards. Vendu nationalement, comme toutes les autres maisons religieuses de France, en 1791, il est racheté, en 1844, de son dernier possesseur, qui ne savait trop qu'en faire, par les mains d'un simple moine, d'un pauvre Bourguignon, dont le nom et l'habit ne sont encore que tolérés dans sa propre patrie; et cet humble lieu est désormais destiné peut-être à devenir le foyer d'un mouvement religieux considérable.

Il faut avoir visité cette modeste solitude de Chalais, cachée dans ses hautes montagnes, contre les haines, les jalousies, les ambitions de la terre, et contre les mauvais vouloirs des esprits forts de l'administration civile! Il faut avoir visité cet asile monastique, à la fois si vieux et si jeune, et que défendent à l'envi la piété et l'intérêt bien entendu des populations du voisinage! Il faut avoir grimpé, à travers les grands sapins, les rochers et les sentiers défoncés par la pluie et les torrents, jusque dans cette retraite escarpée, déjà escaladée par la foi des pèlerins ou la curiosité des gens du monde !

Il faut avoir vu les pauvres hôtes de cette maison ressuscitée étudiant, priant, chantant, jeûnant, se promenant comme des frères! II faut les avoir vus, le visage aussi serein que l'air de leurs montagnes, le cœur aussi souriant que les lèvres, passer et repasser dans de longs et froids corridors, pavés de dalles larges et mal taillées, dans leurs cours agrestes, dans leur jardin potager sans élégance, dans la prairie montueuse qui entoure le monastère, dans la grande avenue ombragée qui mène à la forêt !

Il faut avoir suivi des yeux les Frères Pérégrinants se rendant, à travers les sinuosités d'un petit bois de sapin, seul reste d'un plus grand domaine, comme à une sorte de pèlerinage quotidien, jusqu'à une hauteur, surmontée d'une grande croix de bois, espèce de promontoire aérien, au point de vue magique, d'où l'œil plonge à la fois, en les dominant, dans la double vallée du Drake et de l'Isère !

Il faut avoir aperçu le jeudi, seul jour de grande et générale promenade, tous les Frères ensemble, paraissant et disparaissant, de loin, dans les détours des forêts et des montagnes, se faisant reconnaître à leurs longs bâtons blancs des Alpes et à leurs robes blanches, et fortifiant ainsi la santé de leur corps pour le repos et l'étude, dans des courses animées et rapides de six heures!

Il faut aussi avoir remarqué cette habitation religieuse, sans distraction, sans vestige de luxe, sans architecture, où l'œil n'est égayé

que par un beau chien, quelques poules, un petit troupeau de vaches, un petit champ d'orge ou d'avoine, le bruit de quelques serviteurs et le service de jeunes frères convers!

Il faut avoir dormi dans ces cellules étroites, blanches et nues, ой ne se trouve nul vestige des commodités ou des coquetteries humaines; où les lits consistent en quelques planches de sapin brut, n'ayant d'autre duvet que les feuilles séchées du maïs, sur lesquelles reposent les frères, tout habillés, enveloppés dans leurs couvertures de laine, afin d'être plus sûrement et plus facilement prêts à interrompre leur nuit et leur sommeil, pour aller chanter à la chapelle, chaque jour, à trois heures du matin, les louanges du Seigneur !

Il faut avoir remarqué leur abstinence continuelle de tout aliment gras ou succulent, leur repas frugal dans un réfectoire commun, leurs heures de récréations innocentes comme celles des enfants! Il faut enfin les avoir entendus, à la chute du jour, chanter le Salve regina, avec un accent d'onction, dans leur antique chapelle, seul endroit de leur demeure où un peu d'art humain se laisse apercevoir ! Cette chapelle date de la fondation du monastère; elle porte tous les caractères de l'âge auquel elle appartient, c'est-à-dire de l'époque de transition du roman au gothique.

Dans les jours d'été où nous y avons passé, il ne s'est presque pas rencontré un seul soir où le bruit de la foudre et la flamme des éclairs ne soient venus ébranler et illuminer les vitraux de la chapelle, et se joindre solennellement à l'effet que produisait sur nous le spectacle de ces jeunes hommes, tantôt debout, tantôt agenouillés, élevant leurs pensées et leurs voix à Dieu, au-dessus des montagnes.

Ce lieu simple et ancien, cette vieille chapelle, nous émouvaient plus fortement, ébranlaient bien autrement nos souvenirs que la vue de ces constructions vastes et régulières comme les tentes d'un canıp, que la main du XVIIe siècle a donnés à la Grande - Chartreuse. A la Grande-Chartreuse nous admirions surtout le vieux et triste cimetière monastique, où, pour mieux garder l'humilité et l'égalité chrétiennes, il n'y a que des croix de pierre et des tombeaux sans nom; nous admirions les anciens et beaux cloîtres gothiques qui ont survécu à la prosaïque médiocrité du goût moderne. A Chalais, tout nous intéressait, dans sa vétusté dépouillée, dans son harmonie de nudité absolue et antique. Il nous semblait qu'il n'y avait pas eu d'interruption de la religion dominicaine du XIIIe au XIXe siècle. Nous ne nous

containing arable lands, at a cost not to exceed $12,862 41, assigned by the Secretary of the Interior for that purpose. The surveyor is in the field executing the work.

4. In respect to the Yankton Indian reservation, in Dakota Territory, situated on the Missouri River, instructions have been given for the same to be surveyed into 80-acre tracts, to be assigned to individual Indians; the subdivisional lines running at right angles to the course of the river and extending back to the adjacent hills. Contract has been closed by the surveyor general with one of his deputies, who is pushing the work to an early completion, the expenses of the survey payable out of $5,000 set apart by the Secretary of the Interior from the appropriation of $2,000,000 made by the fourth section of the Indian appropriation act of April 10, 1869, "to promote civilization" among the Indians.

5. The Chickasaw lands in the Indian Territory have been contracted for by this office for their survey into 160-acre tracts, as required by the eleventh article of treaty concluded with the Choctaws and Chickasaws, April 28, 1866, (U. S. Laws, vol. 14, p. 774.) The surveyors appointed by the Secretary of the Interior have left for the sphere of their operations. The expenses of the survey will be chargeable to the appropriation of $444,480 made by Congress July 15, 1870, "for surveys of exterior boundaries of Indian reservations, and subdividing portions of the same," (U. S. Laws, 1869-70, page 358.)

INDIAN MATTERS.

Pursuant to an order of the Honorable Secretary of the Interior, dated 12th August, 1869, instructions were issued by this office, in November of that year, to the surveyor general of Dakota Territory, to enter into contract with an experienced surveyor for the subdivision of so much of the Yankton Indian reservation in that Territory as could be executed for the sum of $5,000, set apart by the Secretary from the appropriation of $2,000,000 made by the fourth section of the Indian appropriation act, approved April 10, 1869, to promote civilization among the Indians.

The Commissioner of Indian Affairs having advised this office that it was desired that eighty acres be taken as the standard for the size of the smallest subdivisions of said reserve, the surveyor general was directed to cause the contemplated surveys to be executed at an early day, and to connect the same with the public lines north of the Missouri River, so that when the whole area of the reservation shall have been surveyed, the lines within the reservation may connect with those closing on the exterior limits of the reservation and form one series of surveys from the same principal base and meridian.

It haing been ascertained subsequently that the rectangular system of surveys was not adapted to the subdivision of the bottom lands along the Missouri, (the only portion of the reserve desired to be subdivided at present) in such a manner as to give each family of the tribe a portion of the river frout, it became necessary to modify our former instructions, and the surveyor general was directed to cause the survey of these lands into lots containing, as nearly as the configuration of the river and bluffs would allow, eighty acres each, each lot to front upon the river and to extend back to the bluffs, with a width depending upon the distance between the bluffs and the river.

Under these modified instructions the surveyor proceeded to the field and surveyed and marked a series of lots, extending along the entire front of the reserve, a distance of more than thirty miles. These lots

187 in number, were inadequate to afford a lot for each head of a family, there being more than four hundred heads of families in the tribe. Under these circumstances the surveyor suggested that the most suitable place for the location of the remainder of the lats is a level tableland, extending northwesterly from the agency buildings some eight miles along the old stage road to Fort Randall; but as the Indian agent reported that this region is destitute of wood and water for the greater part of the year, also of grass in sufficient quantities for making hay, and the tract being from four to eight miles north of the Missouri, to which all who might be located there would have to go for fuel and water, it was determined by the Acting Commissioner of Indian Affairs to make a further subdivision of the lots already surveyed. Therefore, upon his recommendation, this office, under date of 29th September, 1870, instructed the surveyor general to make a further subdivision of the lots in such a manner as to give to each person entitled a portion of the bottom lands on the river front, taking care, however, to incur no liabilities in excess of the $5,000 set apart for the purpose.

TOPOGRAPHICAL AND STATISTICAL NOTES OF THE PUBLIC DOMAIN.

The study of the natural resources of the public domain of the United States presents points of remarkable interest. The patriotic citizen will experience a feeling of profound satisfaction at the extent of that physical basis of our prosperity which is here unfolded. The cosmopolitan philanthropist will find the theme scarcely less attractive, as opening up the noblest field for the expansion of civilization, and for the reorganization of society upon the broadest basis of democratic freedom. But the question has also practical aspects. The masses of Europe and the settled populations of our own older States are especially interested in the grand openings to individual enterprise now developing in the Great West. In order to meet such wants, the following notices of the resources, development, and prospects of each of the public land States and Territories are presented. The demands for specific information upon all these points are numerous and pressing, and if answered in each case in extenso would seriously interfere with the regular business of the office.

In studying the natural features of the public domain, our knowledge is, as yet, too imperfect to enable us to give anything like an accurate topographical division of the country. The most obvious arrangement of the territory of the republic into the Atlantic slope, Mississippi basin, and Pacific slope is sufficiently exact for all the purposes of description.

THE ATLANTIC SLOPE, embracing the original thirteen States with Maine and Vermont, covers an aggregate area of 386,968 square miles. The public-land States of this division, all of which are on the Gulf of Mexico, are Florida, Alabama, Mississippi, and Louisiana. The larger portion of the last mentioned State lies in the second grand division of the republic, being west of the Mississippi River. These four States embrace an area of 198,492 miles, or 127,034,880 acres, nearly equal to the French Empire.

Their natural resources will be found in detail in the following papers. Their climate, soil, and productions, however, bear a general similarity, being of a semi-tropical type, but verging upon the more decided peculiarities of the temperate zone in the northern parts of Mississippi and Alabama. Their important staples are cotton, sugar, and rice, beside a great variety of delicious semi-tropical fruits. As a place of residence

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