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La littérature anglaise était à peine connue en France avant le voyage de Voltaire à Londres en 1728. Il fut le premier, dit-il lui-même (1), qui entretint les Français de Shakespeare, Pope, Milton, et ce fut à son invitation que Dupré de S. Maur donna la première traduction du paradis perdu.

D'autres traductions en prose et même en vers ont paru depuis; cependant, si l'on en excepte Shakespeare, Milton, Pope, Young et Thomson, les poëtes anglais sont, même aujourd'hui, peu connus parmi nous, et la poésie l'est encore moins que les poëtes.

(1) Lettre à l'académie française. Œuvres de Voltaire, édition de Kehl, in-89. t. 49, p. 316.

L'abbé Yart publia, en 1753, un ouvrage intitulé idée de la poésie anglaise, en huit volumes. C'est un mélange de traductions en prose de différens poëmes, précédés de discours historiques et littéraires sur chaque auteur et chaque ouvrage. Odes, satires, épîtres, contes fables, épigrammes, opéras même, tout est rassemblé au hazard, sans suivre l'ordre des tems ni celui des genres de poésie. Le traducteur est plus fidèle à l'expression du poëte qu'à sa pensée, et rend le sens plutôt que la grâce de cette expression. L'ouvrage me semble n'avoir rien de ce qui appelle et retient le lecteur, et me paraît justifier faiblement son titre.

Degrading prose explains his meaning ill

And shews the stuff, but not the workman's skill.*

ROSCOMMON, on translated verse.

*La prose dégradante explique mal l'intention de l'au

teur;

elle montre l'étoffe, mais non l'adresse de l'ouvrier.

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