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d) Exemples dans la littérature (Don Quichotte).

dans l'histoire (Hotspur).

dans votre expérience personnelle.

IV

CONCLUSION

a) S'il fallait choisir nous préférerions encore la pensée sans l'action.

1) Elle a du moins une certaine dignité.

2) Elle paraît moins nocive.

b) Mais cette séparation a quelque chose d'artificiel.

c) Leur heureuse combinaison a fourni les plus belles vies humaines le montrer.

d) Il est nécessaire d'apprendre à penser pour apprendre à agir.

On lira avec intérêt les remarques de M. A. France sur ce sujet dans la Vie Littéraire, I, p. 14.

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Les sujets de dissertation que nous proposons: La Fontaine coloriste et Chateaubriand théoricien de la traduction ne sont pas en eux-mêmes d'une importance capitale. Il n'est pas indispensable que nos étudiants soient minutieusement renseignés sur des questions de portée aussi restreinte, mais, nous l'avons déjà dit, en matière d'éducation le profit indirect d'une tâche dépasse toujours son utilité immédiate. C'est ce qui, dans l'espèce, nous a paru justifier notre choix. Dans ces exercices, on voudra donc bien ne voir que des moyens.

D'ailleurs, à notre connaissance, rien n'a été écrit sur ces questions : l'étudiant se verra donc forcé d'aller lui-même, directement, aux sources : ce n'est point là un mince avantage. Ensuite les données ont des limites fort précises et leur étendue est suffisamment restreinte pour que l'étudiant puisse l'embrasser dans son ensemble. Il éprouvera, son travail achevé, l'impression que sur un point déterminé d'histoire littéraire il a apporté une contribution assez complète et neuve.

Il va de soi qu'il ne conviendrait pas de se restreindre toujours à des matières d'aussi faible envergure et nous ne songeons point à le recommander 1. Nous estimons au contraire qu'il est tout aussi important de traiter parfois des sujets plus vastes, ceux qui exigent des vues générales et nous avons constaté avec quelque regret que des maîtres excellents les proscrivaient par souci de précision et d'observation directe. L'ancienne rhétorique n'avait pas que des défauts: elle a formé des esprits excellents et point aussi superficiels qu'ils veulent bien le dire. Sans doute à des temps nouveaux, à des besoins nouveaux il faut une méthode nouvelle, mais il y aurait une grande imprudence à sacrifier de gaîté de cœur les qualités que développait l'ancienne. Au demeurant les deux méthodes peuvent fort bien se concilier. C'est à cela que s'attache notre propre enseignement.

CONSEILS

II. SUJETS PROPOSÉS

a) LA FONTAINE COLORISTE

Bien délimiter la nature et l'étendue de la donnée. Il ne s'agit pas ici d'une étude générale sur La Fontaine « peintre de la nature », mais d'un seul aspect de son talent de peintre. On ne saurait accorder une attention trop scrupuleuse à l'analyse des termes qui constituent le titre. Relisez votre La Fontaine la plume à la main en vous

1. On en voit la preuve dans les plans que nous proposons.

plaçant au point de vue spécial où on vous demande de vous mettre.

Recopiez sur une fiche séparée chaque vers ayant trait à la couleur ainsi que toutes les remarques que vous suggère votre lecture. Ce travail achevé, relisez vos fiches, méditez, cherchez autour de quelles idées générales vous pouvez les grouper. Classez-les.

Cela fait, mais seulement alors, consultez les ouvrages de critique qui se rapportent à votre sujet, par exemple :

Léopold Mabilleau. « Le sens de la vue chez Victor Hugo. » (Revue des Deux Mondes, 15 oct. 1890.)

Paul Souriau. « La suggestion dans l'Art. » Bibliothèque de philosophie contemporaine. (Paris, Alcan, 1909, etc.) Complétez ainsi vos idées, modifiez votre plan si besoin est et rédigez.

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SUJET TRAITÉ. Si, attirés par le renom de peintre 1 de la nature dont jouit indiscutablement La Fontaine, nous entreprenons l'étude séparée du coloris dans ses Fables, nous ne la pousserons pas très loin avant d'être surpris par la rareté de ses peintures, voire des simples dessins rehaussés de couleur, par la pauvreté des ressources de sa palette et par la modestie des effets pittoresques qu'il en tire. On a supposé, - et cela n'est pas invraisemblable, que notre sensibilité chromatique, décrivant une courbe légère

1. A proprement parler, on ne lit pas ses Fables, on les voit, car pour en revenir au mot si juste de Mme de Sévigné : « Cela est peint ».

ment ascendante, s'était lentement développée et affinée au cours des siècles et que nos perceptions visuelles des couleurs allaient s'enrichissant peu à peu. Tout au moins est-ce là, à défaut de données plus positives, ce que suggère l'absence en grec et en latin des termes désignant certaines de nos couleurs et la rareté de ceux qui expriment la multiplicité des nuances combinées. Sans doute, si les anciens avaient perçu autant de couleurs que nous, ils auraient éprouvé le besoin de les définir par un symbole verbal 1.

En raison de cette évolution, on ne voyait donc pas au temps de La Fontaine exactement comme nous voyons. Mais cet écart, probablement infinitésimal, trop faible en tout cas pour que l'on doive en tenir compte, ne saurait justifier en aucune mesure l'absence de coloris si caractéristique de la plupart des écrits français du XVIIe siècles. Il est en effet presque superflu de prouver que les contemporains de La Fontaine avaient un sens de la couleur très affiné. Il suffit de penser à Claude le Lorrain, car nul n'a été plus que lui le grand maître de la couleur lumineuse, nul n'en a mieux saisi les jeux les plus subtils au fil des heures du jour. Lebrun, à un moindre degré, confirme ce témoignage et nous le citons parce que La Fontaine avait dû souvent jeter les yeux sur son Salon des Muses au château de Vaux, et admirer les tonalités faciles et claires de cette toile.

La raison réelle n'est donc pas là. Il faut aller la chercher

1. Il est juste de remarquer que certains physiologues combattent cette hypothèse qui semble s'appuyer exclusivement sur une preuve philolo gique, preuve que tous les philologues n'admettent pas (Cf. Nyrop, Grammaire historique de la langue française, IV, § 613).

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