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VI

Sentiments

traduits

artistiques.

philosophiques : conçoit-il des rapports entre la nature et

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par ses descriptions de la nature.

éthiques

corçoit-il l'influence morale et bienfaisante de la nature ?

métaphysiques : a-t-il une conception générale de l'univers ? la nature lui inspire-t-elle des sentiments religieux, l'amène-t-elle à Dieu ?

VII

Conclusion.

a

A-t-il un moment quelconque exposé ses idées sur l'interprétation littéraire de la nature ?

Rapports entre ses théories et sa pratique.

ses prédécesseurs.

Comparaison avec

Son influence

ses contemporains.

ses successeurs.

en France.

à l'étranger.

Sa place dans l'histoire du sentiment de la nature

CHAPITRE V

EXPLICATIONS DE TEXTES

Nous donnons deux exemples d'explications de textes : l'un tiré d'Anatole France et qui nous a valu une appréciation très flatteuse du maître lui-même, l'autre d'une strophe du Lac de Lamartine.

La première est très poussée trop sans aucun doute. Il faut dans la pratique se borner à un commentaire plus succinct, plus condensé, mais comme en cette matière c'est la sécheresse d'esprit et non la prolixité qui gâte les travaux de nos élèves, il nous a paru bon de faire voir exceptionnellement tous les dessous du texte. Le lecteur ramènera de lui-même cette explication à des proportions plus raisonnables.

ANATOLE FRANCE. LE MANNEQUIN D'OSIER

<< Les Ormes du Mail revêtaient à peine leurs membres sombres d'une verdure fine comme une poussière et pâle. Mais sur le penchant du coteau couronné de vieux murs, les arbres fleuris des vergers offraient leur tête ronde et blanche ou leur rose quenouille au jour clair et palpitant qui riait entre deux bourrasques. Et la rivière, au loin, riche des pluies printanières, coulait blanche et nue, frôlant de ses hanches pleines les lignes des grêles peupliers qui bordaient son lit, voluptueuse, invincible, féconde, éternelle, vraie déesse comme au temps

où les bateliers de la Gaule romaine lui offraient
des pièces de cuivre et dressaient en son honneur,
devant le temple de Vénus et d'Auguste, une stèle
votive, où l'on voyait rudement sculptée une barque
avec ses avirons. Partout, dans la vallée bien ouverte,
la jeunesse timide et charmante de l'année frisson-
nait sur la terre antique. Et M. Bergeret cheminait
seul, d'un pas inégal et lent, sous les Ormes du
Mail. Il allait l'âme vague, diverse, éparse, vieille
comme la terre, jeune comme les fleurs de pommiers,
vide de pensées et pleine d'images confuses, désolée
et désirante, douce, innocente, lascive, triste, traî-
nant sa fatigue, et poursuivant des Illusions et des
Espérances dont il ignorait le nom, la forme, le
visage. >>

ANATOLE FRANCE.

LOCALISATION.

Dans l'Orme du Mail, le Mannequin d'osier 1, l'Anneau d'améthyste et Monsieur Bergeret à Paris, Anatole France nous peint la société contemporaine ainsi qu'elle se réflète en son esprit. Notre texte est tiré du second de ces ouvrages, et se trouve au début du chapitre XII. Tel qu'il apparaît après une lecture superficielle, le sujet en est assez grêle. Par une matinée radieuse de printemps, Monsieur Bergeret, triste et désabusé, plein de souvenirs, chemine seul sous les

1. On trouvera une traduction en anglais de ce morceau dans le no d'avril 1920 du Journal of Education.

Ormes du Mail. Voyons cependant ce qu'un examen attentif peut révéler au discernement critique.

IDÉE MAÎTRESSE.

L'idée maîtresse, la génératrice, à laquelle il faut invariablement réduire les idées secondaires pour estimer leur valeur relative et surtout pour mettre en lumière l'unité du passage, c'est ici, comme presque toujours d'ailleurs, un lieu commun 1. Ce résidu irréductible de pensée, concept simple et essentiel auquel nous pouvons ramener notre page, c'est l'influence de la nature sur l'homme. Rien, par conséquent, qui depuis Jean-Jacques soit plus rebattu que ce thème fondamental. Et pourtant, rien ne saurait être moins banal que cette page toute fleurie de grâce charmante et spirituelle. C'est donc dans la mise en œuvre que consiste toute son originalité. Pour la découvrir et la mesurer, nous l'étudierons dans le choix des idées particulières, dans leur disposition, dans leur forme et leur expression sensible.

Influence de la nature sur l'homme ? Quel vieux sujet, vague, général et sans intérêt ! Hélas! ils le sont tous depuis six mille ans qu'il y a des hommes dont quelques-uns pensent. Heureusement, pour les rajeunir, il suffit de les particulariser. Anatole France ne fait pas autre chose.

Il s'agit en effet ici, de l'univers considéré dans une de ses manifestations bien distinctes, agissant sur un individu non moins défini. Précisons nous-mêmes : l'auteur étudie

1. Voir Guyau : L'Art au point de vue sociologique, p. 228.

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