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Votre conduite indigne est déjà connue en Europe; les faits parlent, et fervent feuls à vous juger. Vous avez cru empêcher de faire connoitre au gouvernment tout ce qui s'eft paffé et la véritable fituation de l'armée.

Vous avez intrigué inutilement dans la marine, pour que le bâtiment parti du Marabou, ne porte pas de mes lettres. Cependant, il emporte des lettres trés-détaillées, que j'ai écrites au Premier Conful: ce n'eft pas un officier de marine qui s'en eft chargé, mais un homme de l'équipage.

Buonaparte craignoit probablement, que vous ne fiffiez les fottifes, qui ont caufé les malheurs de l'armée, puis qu'il m'avoit nommé lieutenant général, et envoyé cet ordre par l'aide-de-camp Clément, pris par les Anglais. Vous en aviez probablement reçu l'annonce par le Lodi, mais par une jaloufie infâme, vous l'avez caché. Cette même jaloufie, accompagnée de haine et d'autres motifs, vous ont empêche d'écouter mes confeils fur les difpofitions militaires. Si vous les aviez fuivis, l'armée ferait couverte de gloire, au lieu de se voir réduite á la situation la plus déplorable, où vos fottifes journalières la précipitent. Si j'ai réfifté à tous les dégoûts dont vous m'avez éprouvé, et fi je n'ai pas cherché á partir pour France, c'eft que j'ai toujours espéré d'être utile à l'armée: s'il arrive des fecours, Buonaparte m'enverra sûrement des ordres; que dira-t'-il de mon départ? Perfonnellement, je devrais defirer d'être éloigné d'un spectacle d'opérations auffi dégoutantes que les vôtres, des communications avec un homme que je méprise fincèrement,

Ma conduite ici eft, et fera connue; ainfi que mes fer

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vices paffés. Je suis bien assuré qu'arrivé en France, je ferez traité comme vous

ne recevrai que des éloges, vous y le méritez.

Je vous avois annoncé ce qui vient d'arriver au camp de Rhamanieh. Vous n'avez pas voulu m'écouter plus que fur les événemens précédens. Je vous préviens actuellement que le Général Belliard, réuni au Général Lagrange, ne fera peut-être pas affez fort pour battre le Vifir, et finira par être forcé dans le Caire.

Ici toutes les troupes font campées et retranchées contre tous les bons principes militaires, dans peu elles feront attaquées, et avec de la vigueur; les Anglais pourront profiter d'un moment pour forcer les premières enceintes d'Alexandrie. Les ouvrages de la place font négligés pour des travaux inutiles. Vous devriez fonger particulièrement à la redoute de Cléopatre, et à celle près la Porte de Pompée, les armer, et y placer des troupes pour foutenir la retraite, fi le camp eft forcé.

Ce qu'importe le plus actuellement, c'eft de faire une bonne résistance à Alexandrie. L'expédition fera inutile aux Anglais, tant qu'ils n'auront pas cette place: et faisant des bons travaux et plaçant bien toutes les troupes, on peut s'y défendre long-tems. Si les negociations font entamées, on peut d'un moment à l'autre efpérer l'annonce d'un traité; mais fongez que les approvifionnements d'Alexandrie font bien foibles, et qu'il ne faut pas attendre, que l'honneur de l'armée foit un fois compromis par une capitulation aviliffante.

Vous avez établi un régime femblable à celui de 93, inconnu jufqu'à préfent dans toutes les armées. Par un entêtement inconcevable de faire toutes espèces de fottifes, vous avez conduit l'armée à un état déplorable.

Les militaires de bons fens et jusqu'aux foldats, fentent vos fautes; mais n'y voyant pas de remède, et contenus par les liens de la difcipline, ils fe taifent; d'autres intimidés par toutes les atrocités, n'ofent examiner leur fituation; un bien petit nombre eft affez vil, et ignorant pour les approver; mais prenez garde à l'explosion, qui eft terrible lors-qu'on a été fortement opprimé. Craignez-la pour vous et l'armée; toutes vos intrigues pour rejetter vos fautes fur d'autres feront inutiles. L'honneur de l'armée fera vengé: c'est vous-même qui avez procuré la victoire aux Anglais, vous feul ferez chargé de toute la honte.

Je me tais fur vos procédés infâmes envers moi. L'armée feroit heureufe, fi, comme moi, vous aviez moins fongé à ce qui vous eft personnel, qu'à la gloire de l'armée, et aux intérêts de la République.

This letter was fent by Reynier to his friends at Cairo, from one of whom a copy of it was taken, and remained in the hands of Mr. Rofetti, the Imperial Conful.

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MEMORANDUM

MEMORANDUM for Colonel STEWART,

8th May, 1801.

COLONEL Stewart will hold his corps in readiness to march to-morrow morning, at half after five o'clock, and he will move as foon as he fees the army begin to quit their ground.

He will march with the British nearly on the line with the Turkish advanced guard, part of which will probably extend to the river: if not, Colonel Stewart will be able to observe their march along the plain.

The present intention is, that the army fhall proceed to the califk or canal of Alexandria. Colonel Stewart will therefore push on to the most favourable ground, nearly on that one; he will of courfe be very near to Rhamanieh, and he may advance the Arnauts fo as if poffible to cut off the retreat of the enemy's gun boats and germs; and if by meeting this night, or earlier in the morning, Colonel Stewart judges that that object would be accomplished without risking the troops, he is at liberty to make the attempt.

A proportion of flat boats for croffing troops is directed to accompany the army: the officer in charge of them will inform Colonel Stewart where they are stationed.

Colonel Stewart will be careful to place fentries on any germs which fall into his hands, and will be pleased to

exert himself as much as poffible to procure a number to hire for the fervice of the commiflary.

ROBERT ANSTRUTHER, Lieutenant Colonel,
Quarter Master General.

Camp near El Hamed, 4th May, 1801.

THE corps under the command of Colonel Stewart confifts of the 89th regiment, 20 British cavalry, and a body of Arnauts, amounting to nearly 1500 men.

4th May. They will pass the river this day, at one o'clock, and proceed to the canal of Berimbal, where they will take poft. The village of Berimbal will be occupied by a detachment of Arnauts, and fome dragoons as an advanced post.

5th ditto. Colonel Stewart will hold his corps in readiness to march to-morrow morning, at seven o'clock. The cavalry and a detachment of Arnauts will form the advanced guard, which may precede the main body half an hour: the rest of the Arnauts will follow, and after them the British infantry.

Colonel Stewart will move when the head of the column, marching on this fide of the river, approaches the village of Mehallet, and will continue to regulate his march by it.

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