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SPEECH of the King, on the Closing of the Diet of Sweden.-22d December, 1823.

MESSIEURS!

QUOIQUE le Pacte Fondamental ne vous accorde que quatre mois lorsque vous êtes assemblés, j'ai cru devoir céder à vos vœux, en vous permettant de prolonger vos Séances sept mois de plus. Au premier apperçu politique, on auroit, peut-être, le droit de s'étonner de la longueur de cette Session; mais l'expérience des choses, l'habitude de traiter les grandes affaires, échouent souvent devant les divers interêts inhérents à l'état social de l'homme. Les conjonctures exercent encore un empire particulier au dessus de tout calcul et de toute combinaison, et les événemens, quelquefois résultats du hazard ou de quelques causes imprévues, trompent les efforts de la prudence la plus consommée. Si vous n'avez pas maintenant rempli les espérances de tous, vous avez préparé à la Diète future la facilité de poser les bases d'une amélioration financière, réclamée par toutes les classes.

La liberté, en fournissant à l'homme la connoissance de la dignité de son être, lui donne la force et la résignation de supporter avec patience les vicissitudes de la vie. Mais cette liberté disparait bientôt lorsque le Gouvernement n'est pas investi d'une autorité assez étendue, pour conserver au Peuple ce qu'il a pu acquérir.

Vous avez vu les événemens qui ont affligé les Pays les plus florissants de l'Europe. Lorsqu'on agite les Etats, c'est en dernière analyse le Peuple qui souffre le plus. Cette conviction doit nous déterminer à ne jamais perdre de vue son bien-être et sa tranquillité. Le premier des biens qu'il a le droit d'exiger de nous, c'est son repos intérieur; et pour l'obtenir, sa voix nous commande de faire exécuter, sans distinction, les lois qui forment sa sauvegarde.

Nous ressentons l'heureuse influence d'une position presqu'insulaire; si cependant les loix qui nous régissent, n'ont pas acquis le

qui ne peut être ébranlée sur aucun point séparément, sans que cet ébranlement ne se communique à tous les autres; à côte de ce principe est celui, qu'aucun Gouvernement Monarchique surtout ne peut jamais impunément abandonner le haut rang où il est placé dans l'ordre des choses, et méconnaître le véritable caractère des moyens et de la force d'influence qui résultent de son principe vital.

Le maintien sacré de ce haut rang est le premier devoir comme la condition indispensable de la dignité, de la force, et de la consistance de tout Gouvernement. C'est le premier objet à prendre en considération, de manière qu'au cune passion, aucun motif d'avantage momentané ne puisse y porter atteinte.

Qui pourrait douter que des vérités aussi simples ne soient aussi un objet de conviction pour nos Gouvernemens, quand nous les voyons tous les jours subordonner des questions d'un intérêt momentané aux grands principes sur lesquels repose la conservation de l'ordre existant? Qui pourrait douter que le fait, qui a donné lieu immédiatement à ces réflexions, ne puisse autrement s'expliquer qué par une imprudence condamnable, ou l'oubli le plus coupable du devoir ?

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dégré de perfection qu'on peut désirer, ce n'est qu'au tems à y amener des changemens. Vouloir les opérer brusquement, ce serait mettre en problême tous les avantages du présent et les belles espérances de l'avenir. Les peuples ont leur caractère particulier. Précipiter la marche naturelle de leur génie, c'est les exposer à des catastrophes, dont le temps présent nous fournit des preuves irrécusables.

J'ai suivi le même système de circonspection dans l'application de nos devoirs réciproques,› et j'ai dû me refuser à toute interprétation partielle de nos Lois fondamentales. Ne voulant que conserver mes attributions légales, sans empiéter sur les vôtres, je serai toujours disposé à me concerter avec vous, sur tout ce qui peut donner plus de clarté à notre pacte, et nous conduire ainsi à augmenter successivement la prospérité publique, d'une manière solidaire et complettement unie.

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Notre exportation a été très active et la balance, du commerce, pour cette année et les précédentes, a été à notre avantage. Les récoltes ont été abondantes, et néanmoins le cultivateur est géné. Il continuera de l'être jusqu'à ce qu'un nouveau système hypothécaire le place dans une situation plus assurée que celle où il se trouve maintenant. Si l'espoir que je nourris de voir sa situation s'améliorer, ne se justifie pas, je réunirai de nouveau autour de moi les Etats Généraux, afin de leur proposer des mesures dont l'efficacité ne serait douteuse que pour ceux, dont le secours n'est pas du ressort de notre influence.

Le comité chargé de la rédaction du Code Civil a terminé ses travaux. Ce Code est soumis à mon examen, et à celui de mes Conseillers. Il vous sera présenté à la prochaine Session, avec les modifications ou améliorations que j'aurai jugé à propos d'y introduire. Le Code des délits et des peines est aussi l'objet de ma sollicitude. Sa rédaction portera l'empreinte de la garantie individuelle et de la sureté générale.

Les sommes que vous avez mises à ma disposition pour l'achèvement des grands travaux du canal de Gothie, et pour d'autres ouvrages d'un intérêt général, me paraissent souffisantes, et j'espère pouvoir remplir votre attente et la mienne.

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La marche de l'Administration se développe d'une manière s évidente, qu'il est impossible à l'observateur même le moins clairvoyant, de ne pas reconnaître ses progrès. Heureuses les Nations qui, au sein de la paix publique, peuvent ainsi augmenter leur bienêtre et simplifier leurs institutions!

Le système de neutralité que mon Gouvernement s'est tracé pour toutes les affaires qui ne touchent pas essentiellement et immédiatement à l'existence des deux Royaumes, nous garantit que cette neutralité continuera à être respectée. De notre coté nous ne négligerons rien pour en maintenir la durée. Les relations d'amitié existantes avec

toutes les Puissances de l'Europe sont l'augure d'une paix durable; elle forme l'objet de nos vœux.

Je vous remercie, Messieurs, des preuves multipliées d'affection et de dévouement que vos m'avez données ainsi qu'à chacun des Membres de ma famille. Je regrette que la séparation de la Diète, jointe à la mauvaise saison, ayent mis un obstacle à l'exécution du désir que vous m'avez manifesté pour le Couronnement de la Reine, mon Epouse. Ce désir sera rempli à la prochaine réunion des Etats Généraux.

En retournant dans vos foyers et au sein de vos familles, fortifiez Ja paix et l'union. Soyez amis, soyez Suédois. Ce beau nom vous rappelle que l'empire de la constance est le premier de tous, mais que la faiblesse et la discorde, en détruisant les Etats, ravissent la liberté aux hommes.

Je vous renouvelle, Messieurs, l'assurance de tous mes sentimens et de ma bienveillance Royale.

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INSTRUCTIONS to the Chargés d'Affaires of Prussia, Russia, and Austria, at the Court of Madrid, relative to the internal state of Spain.-Verona. November and December, 1822.

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(1.)-Le Comte de Bernstorff au Chargé d'Affaires de Prusse, à Madrid. MONSIEUR, Vérone, le 22 Novembre, 1822.

Au nombre des objets qui fixaient l'attention et réclamaient la sollicitude des Souverains et Cabinets réunis à Vérone, la situation de l'Espagne et ses rapports avec le reste de l'Europe ont occupé une première place.

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Vous connaissez l'intérêt que le Roi, notre Auguste Maître, n'a j mais cessé de prendre à Sa Majesté Catholique et à la Nation Espagnole. **Cette Nation si distinguée par la loyauté, et l'énergie de son caractère,illustrée par tant de siècles de gloire et de vertus, et à jamais célèpar le noble dévouement et l'héroïque persévérance qui l'ont fait triompher des efforts ambitieux et oppressifs de l'Usurpateur du Trône de France, a des titres trop anciens et trop fondés à l'intérêt et à T'estime de l'Europe entière, pour que les Souverains puissent regarder avec 'indifférence les malheurs qui l'accablent et ceux dont elle ést

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L'évènement le plus déplorable est venu subvertir les antique bases de la Monarchie Espagnole, compromettre le caractère de la Nation, attaquer et empoisonner la prospérité publique dans ses premières sources.

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Une Révolution, sortie de la révolte militaire, a soudainement 'rompu tous les liens du devoir, renversé tout ordre légitimé et décom

posé les élémens de l'édifice social, qui n'a pu tomber sans couvrir le Pays entier de ses décombres.

On cru pouvoir remplacer cet édifice en arrachant à un Souverain, déjà dépouillé de toute autorité réelle et de toute liberté de volonté, le rétablissement de la Constitution des Cortès de l'Année 1812, qui, confondant tous les élémens et tous les pouvoirs, ne partant que du seul principe d'une opposition permanente et légale contre le Gouvernement devait nécessairement détruire cette autorité centrale et tutélaire qui fait l'essence du Systême Monarchique.

L'évènement n'a pas tardé à faire connaître à l'Espagne les fruits d'une aussi fatale erreur.

La Révolution, c'est à dire, le déchainement de toutes les passions contre l'ancien ordre de choses, loin d'être arrêtée ou comprimée, a pris un développement aussi rapide qu'effrayant. Le Gouvernement, impuissant et paralysé, n'a plus eu aucun moyen, ni de faire le bien, ni d'empêcher ou d'arrêter le mal. Tous le Pouvoirs se trouvent concentrés, cumulés et confendus dans une Assemblée unique: cetté Assemblée n'a présenté qu'un conflit d'opinions et de vues, et on froissement d'intérêts et de passions, au milieu desquels les propo. sitions et les résolutions les plus disparates se sont constamment croisées, combattues ou neutralisées. L'ascendant des fanestes doctrines d'une philosophie désorganisatrice n'a pu qu'augmenter l'égarement général, jusqu'à ce que, selon la pente naturelle des choses, toutes les notions d'une saine politique fussent abandonnées pour de vaines théories, et tous les sentimens de ustice et de modération sacrifiés aux rêves d'une fausse liberté. Dès-lors des Institutions établies sous le prétexte d'offrir des garanties contre l'abus de l'autorité, ne furent plus que des instrumens d'injusticè et de violence, et un moyen de couvrir ce systême tyrannique d'une apparence légale.

L'on n'hésita plus à abolir sans ménagement les droits les plus anciens et les plus sacrés, à violer les propriétés les plus légitimes, et à dépouiller l'Eglise de sa dignité, de ses prérogatives, et de ses possessions. Il est permis de croire que le pouvoir despotique exercé par une faction pour le malheur du Pays, se serait plutôt brisé entre ses mains, si les déclamations trompeuses sorties de la Tribune, les vociférations féroces des Clubistes, et la licence de la Presse, n'avaient pas comprimé l'opinion et étouffé la voix de la Partie saine et raisonnable de la Nation Espagnole qui, l'Europe ne l'ignore pas, en forme l'immense majorité. Mais la mesure de l'injustice a été com blée, et la patience des Espagnols fidèles paraît enfin avoir trouvé son terme. Déjà le mécontentement éclate sur tous les points du Royaume, et des Provinces entières sont embrâsées par le feu de la Guerre Civile.

Au milieu de cette cruelle agitation l'on voit le Souverain du Pays réduit à une impuissance absolue, dépouillé de toute liberté d'action et de volonté, prisonnier dans sa Capitale, séparé de tout ce qui lui

restait de serviteurs fidèles, abreuvé de dégoûts et d'insultes, et exposé du jour au lendemain à des attentats dont la Faction, si même elle ne les provoque pas sur lui, n'a conservé aucun moyen de le garantir.

Vous, Monsieur, qui avez été témoin de l'origine, des progrès et des résultats de la Révolution de l'Année 1820, vous êtes à même de reconnaître et d'attester qu'il n'y a rien d'exagéré dans le tableau que je viens d'en tracer rapidement. Les choses en sont venues au point que les Souverains réunis à Vérone ont enfin dû se demander quels sont aujourd'hui et quels seront désormais leurs rapports avec l'Espagne.

L'on avait pu se flatter que la maladie affreuse dont l'Espagne se trouve attaquée, éprouverait des crises propres à ramener cette ancienne Monarchie à un ordre de choses compatible avec son propre bonheur et avec des rapports d'amitié et de confiance avec les autres Etats de l'Europe. Mais cet espoir se trouve jusqu'ici déçu. L'état moral de l'Espagne est aujourd'hui tel, que ses relations avec les Puissances Etrangères doivent nécessairement se trouver troublées ou interverties. Des doctrines subversives de tout ordre social y sont hautement prêchées et protégées. Des insultes contre les premiers Souverains de l'Europe remplissent impunément les Journaux. Les Sectaires de l'Espagne font courir leurs Emissaires pour associer à leurs travaux ténébreux tout ce qu'il y a dans les Pays Etrangers de conspirateurs contre l'ordre public et contre l'autorité légitime.

L'effet inévitable de tant de désordres se fait surtout sentir dans l'altération des rapports entre l'Espagne et la France. L'irritation qui en résulte est de nature à donner les plus justes alarmes pour la paix entre les deux Royaumes. Cette considération suffirait pour déterminer les Souverains réunis à rompre le silence sur un état de choses qui, d'un jour à l'autre, peut compromettre la tranquillité de l'Europe.

Le Gouvernement Espagnol veut-il et peut-il apporter des remèdes à des maux aussi palpables et aussi notoires? Veut-il et peut-il prévenir ou réprimer les effets hostiles et les provocations insultantes qui résultent pour les Gouvernemens Etrangers de l'attitude que la Révolution lui a donnée et du systême qu'elle a établi ?

Nous concevons que rien ne doit être plus contraire aux intentions de Sa Majesté Catholique, que de se voir placée dans une position aussi pénible envers les Souverains Etrangers; mais c'est précisément parce que ce Monarque, seul organe authentique et légitime entre l'Espagne et les autres Puissances de l'Europe, se trouve privé de sa liberté et enchainé dans ses volontés, que ces Puissances voient leurs rapports avec l'Espagne dénaturés et compromis.

Ce n'est pas 'aux Cours Etrangères à juger quelles Institutions répondent le mieux au caractère, aux mœurs et aux besoins réels de la Nation Espagnole; mais il leur appartient indubitablement de juger des effets que des expériences de ce genre produisent par rapport à

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