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COMMUNICATIONS between the Chargés d'Affaires of Austria, Prussia, and Russia, and the Spanish Minister, previous to their departure from Madrid.-January, 1823.

(1.)-The Austrian Chargé d'Affaires to the Spanish Minister. MONSIEUR, Madrid, le 10 Janvier, 1823.

LES Souverains Alliés, réunis à Vérone, ont jugé à propos de rompre le silence sur les malheurs et les désordres qui désolent l'Espagne. Leur devoir et leur conscience les ont obligés à parler, et le Soussigné, Chargé d'Affaires d'Autriche, a eu l'honneur de faire connaître au Colonel San-Miguel, Secrétaire-d'Etat de Sa Majesté Catholique, les sentimens et les vœux de l'Empereur.

La réponse que Son Excellence vient de faire à cette Communication verbale, prouve que les intentions de Sa Majesté ont été méconnues et ses paroles prises en mauvaise part; le Soussigné ne s'abaissera pas à réfuter les épithètes calomnieuses avec lesquelles on a voulu dénaturer son sens véritable; l'Espagne et l'Europe en jugeront bientôt. La Cour d'Autriche croirait cependant ne pas manifester assez ouvertement son improbation sur la cause des maux qui oppriment une Nation noble et généreuse, pour laquelle elle professe une estime profonde, et à laquelle elle porte un vif intérêt, si elle prolongeait ses Relations Diplomatiques avec le Gouvernement Espagnol. Le Soussigné, conformément à ses ordres, déclare à M. le Secrétaire-d'Etat des Affaires Etrangères, que sa Mission est terminée, et pris Son Excellence de lui faire expédier ses Passeports.

Le Soussigné a l'honneur d'offrir, &c.

Son Excellence M. de San Miguel.

SIR,

LE COMTE DE BRUNETTI.

(2.)-The Spanish Minister to the Austrian Chargé d'Affaires.

(Translation.)

Palace, January 11, 1823. I HAVE received the Note which you were pleased to address to me yesterday, and, confining myself, for the present, to informing you that it is matter of indifference to His Catholick Majesty's Government whether it maintains, or not, Relations with that of Vienna, I forward, by Royal Order, the Passports which you demand.

I avail myself, &c.

The Count Brunetti.

EVARISTO SAN MIGUEL.

Madrid, le 10 Janvier, 1823.

(3). The Prussian Chargé d'Affaires to the Spanish Minister. MONSIEUR, Les observations que le Soussigné, Chargé d'Affaires de Sa Majesté le Roi de Prusse, a eu l'honneur de soumettre, le 6 du Courant, à

.

Son Excellence M. le Colonel San-Miguel, Secrétaire d'Etat de Sa Majesté Catholique, ayant été l'objet d'une réponse peu conforme aux désirs de sa Cour, ils se trouve dans le cas de mettre à exécution l'ordre du Roi son Maître, et il déclare au Ministère Espagnol que Sa Majesté ne saurait plus maintenir avec l'Espagne des relations, qui, dans les circonstances actuelles, ne seraient point en rapport avec le but, ni avec les sentimens d'amitié et d'intérêt, que le Roi, a manifesté invariablement à Sa Majesté Catholique.

Le Soussigné en s'acquittant de cet ordre, saisit l'occasion pour assurer que le Roi, son Auguste Maître, ne cessera jamais de faire des vœux sincères pour le bonheur d'une Nation, que Sa Majesté voit avec douleur marcher à sa ruine, et devenir la merci de toutes les horreurs de l'anarchie et de la guerre civile.

J'ai l'honneur de prier Votre Excellence de me faire remettre les Passeports nécessaires pour sortir d'Espagne, et je lui renouvelle les

assurances, &c.

Son Excellence le Colonel Sun Miguel.

SIR,

SCHEPELER.

(4.)—The Spanish Minister to the Prussian Chargé d'Affaires.

(Translation.)

Palace, January 11, 1823. I HAVE received the Note which you were pleased to address to me, under date of yesterday the 10th inst.; and, contenting myself with assuring you, in reply, that the wishes which His Catholick Majesty's Government forms, for the welfare of the Prussian Dominions, are not less ardent than those expressed by His Majesty the King of Prussia, towards Spain, I inclose to you, by Royal Order, the Passports which you desire. I take advantage, &c. M. de Schepeler.

EVARISTO SAN MIGUEL

(5.)—The Russian Chargé d'Affaires to the Spanish Minister. MONSIEUR, Madrid, le 28 December, 1821

9 Janvier

LE Soussigné, Chargé d'Affaires de Sa Majesté l'Empereur de toutes les Russies, a vu avec une véritable peine que la réponse de Son Excellence M. San-Miguel à la communication verbale du 6 courant, est bien loin de remplir les vœux dont il avait été l'organe.

Pour exposer d'une manière plus claire la justice de la cause qu'il a soutenue, et pour faire apprécier les intentions bienveillantes de la Russie, il a l'honneur d'adresser officiellement à Son Excellence M. San-Miguel, la Note ci-jointe. Les faits qu'elle renferme sont d'une notoriété générale; aucun raisonnement ne saurait les détruire. Elle va être publiée dans toute l'Europe, qui pourra juger entre les Puissances que le noble désir du bien anime, et un Gouvernement qui paraît être déterminé à combler le calice de tous les malheurs de l'Espagne.

Quant aux décisions dont la Note de Son Excellence M. San-Miguel fait mention, toute la responsabilité pésera sur la tête des personnes qui doivent en être considérées comme les seuls auteurs, lorsque ces mêmes personnes privent leur Souverain Légitime de sa liberté, tandis qu'elles livrent l'Espagne à tous les maux d'une sanglante anarchie, et par le moyen de leurs intelligences coupables, veulent que les autres Nations soient atteintes des calamités qu'elles ont attirées dans leur Patrie, la Russie ne peut conserver de rapports avec les Autorités qui tolèrent ou qui excitent ces désordres.

En conséquence, le Soussigné a l'honneur de demander à Son Excellence M. San-Miguel ses Passeports, ainsi que ceux des émployés qui composent la Légation Impériale Russe auprès de Sa Majesté Catholique.

Le Soussigné profite de cette occasion, &c. Son Excellence M. San Miguel.

SIR,

LE COMTE DE BULGARI.

(6.)—The Spanish Minister to the Russian Churgé d'Affaires.

(Translation.)

Palace, 11 January, 1823. I HAVE received the very insolent Note which you addressed to me yesterday, and, confining my Answer to informing you, that you have scandalously abused (perhaps through ignorance) the Law of Nations, which must always be respectable in the eyes of the Spanish Government, I transmit to you, by His Majesty's Order, the Passports. which you have demanded, and hope that you will be pleased to leave this Capital in as short a time as possible.

The Count Bulgari,

I have the honour, &c.

EVARISTO SAN MIGUEL

(7.)The Russian Chargé d'Affaires to the Spanish Minister. MONSIEUR,

Madrid, le Janvier, 1823.

J'AI reçu la Note que Votre Excellence m'a transmise sous la date d'avant-hier.

Le respect que je dois aux formes et aux principes admis et consacrés par toutes les Nations policées, m'empêche non-seulement de répondre à cette Note, mais même de la porter à la connaissance de mon Gouvernement.

Je m'empresse en conséquence de la renvoyer à Votre Excellence; car les yeux de l'Empereur, mon Maître, ne sauraient se souiller par la lecture de cette production que je m'abstiens de qualifier, et où Sa Majesté Impériale et l'Europe chercheraient en vain les dernières traces d'un Gouvernement qui sait se respecter.

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CORRESPONDENCE between France and Spain, relative to the internal affairs of the latter Kingdom.-1822, 1823.

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(1.)—Instructions to the French Minister at Madrid.

MONSIEUR LE COMTE,

Paris, le 25 Décembre, 1822. VOTRE situation politique pouvant se trouver changée par suite des résolutions prises à Vérone, il est de la loyauté Française de vous charger de donner connaissance des dispositions de Sa Majesté Très Chrétienne, au Gouvernement de Sa Majesté Catholique,

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Depuis la Révolution arrivée en Espagne au mois d'Avril 1820, la France, malgré les dangers qu'avoit pour elle cette Révolution, a mis tous ses soins à resserrer les biens qui unissent les deux Rois et à maintenir les relations qui existent entre les deux Peuples.

Mais l'influence sous laquelle s'étoient opérés les changemens survenus dans la Monarchie Espagnole, est devenue plus puissante par les resultats même de ces changemens, comme il avait été aisé de le prévoir.

Une Constitution que le Roi Ferdinand n'avait ni reconnue ni acceptée en reprenant la Couronne lui fut depuis imposée par une Insurrection militaire; la conséquence naturelle de ce fait a été que chaque Espagnole mécontent s'est cru autorisé à chercher par le même moyen, l'établissement d'un ordre de choses plus en harmonie avec ces opinions et ces principes; l'emploi de la force a créé le droit de la force.

De-là les mouvemens de la garde à Madrid, et l'apparition de corps armés dans diverses parties de l'Espagne. Les Provinces limitrophes de la France ont été principalement le théâtre de la guerre civile. De cet Etat de trouble de la Péninsule est resulté pour la France la nécessité de se mettre à l'abri. Les évènemens, qui ont eu lieu depuis l'établissement d'une armée d'observation aux pieds des Pyrenées ont suffisamment justifié la prévoyance du Gouvernement de Sa Majesté.

Cependant le Congrès indiqué dès l'année dernière pour statuer

sur les affaires d'Italie se réunissoit à Vérone.

Partie intégrante de ce Congrès, la France a du s'expliquer ser les armemens auxquels elle avait été forcée d'avoir recours, et sur l'usage éventuel qu'elle en pouvait faire. Les précautions de la France ont paru justes à ses Alliés, et ils ont pris la résolution de s'unir à elle pour l'aider (si il en était jamais besoin) à maintenir, sa dignité

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La France se serait contentée d'une résolution à la fois si bienveil lante et si honorable pour elle ; mais l'Autric l'Autriche, la Prusse et la Russie, ont jugé nécessaire d'ajouter à l'acte particulier de l'Alliance une manifestation de leurs sentimens.

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Des Notes Diplomatiques sont à cet effet adressées par ces troi Puissances à leurs Ministres respectifs à Madrid; ceux-ci les com

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muniqueront au Gouvernement Espagnol et suivront dans leur con duite ultérieure les ordres qu'ils auront reçus de leurs Cours.

Quant à vous, Monsieur le Comte, en donnant ces explications au Cabinet de Madrid, vous lui direz que le Gouvernement du Roi est intimement uni avec ses Alliés dans la ferme volonté de repousser par tous les moyens les principes et les mouvemens Révolutionnaires; qu'il se joint également à ses Alliés dans les vœux que ceux-ci forment pour que la noble Nation Espagnole trouve elle-même un remède à ses maux, maux qui sont de nature à inquiéter les Gouvernemens de P'Europe et à leur imposer des précautions toujours pénibles.

Vous aurez surtout voir de faire connaître que les Peuples de la Peninsule rendus à la tranquillité, trouveront dans leurs voisins des amis loyaux et sincères. En conséquence, vous donnerez au Cabinet de Madrid, l'assurance que les secours de tous genres, dont la France, peut disposer en faveur de l'Espagne, lui seront toujours offerts pour assurer son bonheur et accroitre sa prospérité. Mais vous lui déclarerez en même tems que la France, ne se relachera en rien des mesures préservatrices qu'elle a prises tant que l'Espagne continuera d'être déchirée par les factions. Le Gouvernement de Sa Majesté, ne balancera pas même à vous rappeler de Madrid, et à chercher ses garantis dans des dispositions plus efficaces, si ses intérêts essentiels continuent à être compromis, et s'il perd l'espoir d'une amélioration qu'il se plait à attendre des sentimens qui ont si longtemps uni les Espagnoles et les Français dans l'amour de leurs Rois et d'une sage liberté.

Telles sont, Monsieur le Comte, les instructions que le Roi m'a ordonné de vous transmettre, au moment où les Notes des Cabinets de Vienne, de Berlin et de St. Petersbourg vont être remises à celui de Madrid.

Ces instructions vous serviront à faire connaitre les dispositions et la détermination du Gouvernement Français dans cette grave occur

Tence.

Vous êtes autorisé à communiquer cette Dépeche, et à en fournir copie si elle vous est demandée. Agréez, &c.

Le Comte de La Garde.

DE VILLELE.

(2.)-Instructions to the Spanish Minister at Paris.

(Translation.)

Madrid, January 9, 1823. THE Government of His Catholick Majesty has just received the communication of a Note sent by His Most Christian Majesty to his Minister at this Court, and of which your Excellency will herewith receive a Copy for your information.

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The Government of His Catholick Majesty has few observations to make on that Note; but in order that your Excellency may not be embarrassed as to the conduct you have to pursue at this conjuncture,

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