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CATHERINE D'ARAGON.

nuler la bulle du pape Jules II, qui lui avait donné permission d'épouser Catherine, et de déclarer qu'il n'était pas au pouvoir du SaintSiège de dispenser d'une loi si positivement établie par les Saintes Ecritures. Enfin après une longue et inquiétante négociation, sur l'issue de laquelle Henri semblait fonder son bonheur, il épousa secrètement Anne de Bo

Catherine d'Aragon, fille cadette de Ferdinand VI, roi d'Aragon, et d'Isabelle, reine de Castille, naquit le 14 novembre 4486. Elle épousa en 4504 Arthus, prince de Galles, fils aîné de Henri VII. Ce prince étant mort cinq mois après cette union (2 avril 1502), Henri leyn, qu'il avait auparavant créée marquise de

VIII s'unit à la veuve de son frère, et les époux furent couronnés à Westminster en 4505.

Catherine était vouée à la littérature, et par son esprit, et par la douceur de son caractère, elle sut non-seulement captiver, mais encore retenir le cœur volage de son époux pendant une vingtaine d'années; elle en eut une fille nommée Marie, qui, plus tard, succéda au trône d'Angleterre.

Quoique Henrieût obtenu dispense du pape, ce mariage avait laissé des doutes dans son esprit sur sa validité; mais ces scrupules furent entretenus par un motif plus puissant que les reproches de sa conscience, comme il parait par sa conduite.

Il y avait parmi les dames d'honneur de la reine une jeune demoiselle nommée Anne de

Pembroke. Lorsque la nouvelle reine fut enceinte, le roi avoua publiquement son mariage, et pour colorer sa désobéissance à l'église d'une apparence de triomphe, il traversa la ville de Londres, accompagné de son épouse, avec une magnificence dans laquelle il ne s'était pas encore montré. Catherine d'Aragon fut exilée à Kimbolton, où elle mourut le 8 janvier 1536, âgée d'environ cinquante-cinq ans.

CHRONIQUE.

OPERA. Le Freyschutz, la Favorite et Giselle continuent à défrayer avec éclat les soirées de notre grande scène lyrique. Le Chevalier de Malte touche

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la fin de ses répétitions. Incessamment les débuts de M. Poultier : Guillaume Tell et la Muette sont les ouvrages choisis pour son apparition.

tadour.

Boleyn, fille du chevalier Thomas de Boleyn, qui était allié aux premières familles du royaume. Anne de Boleyn surpassait en beauté tout ce qu'on avait vu jusqu'alors dans cette cour THEATRE-ITALIEN. Le 30 de ce mois aura lieu le voluptueuse. Ses traits étaient réguliers, pleins concours des choristes, hommes et femmes, pour le de douceur et d'une vivacité aimable; elle Théâtre royal italien. On est prié de s'inscrire d'aavait beaucoup d'esprit et beaucoup d'enjou-vance au secrétariat de l'administration, salle Venment. Henri, qui n'avait jamais fait aucun effort pour réprimer ses passions, en devint éperdument amoureux et sollicita ses faveurs; mais ne pouvant les obtenir, il se détermina à l'épouser. Catherine d'Aragon lui était alors devenue à charge. Il allégua que sa conscience lui reprochait d'avoir vécu si longtemps dans un commerce incestueux avec la famme de son et Noblet déploient tant de talent, est de plus en frère. Il s'adressa à Gléinent VII, le pria d'an- ! plus favorablement accueillie. M1le Héléna Gaussin

THEATRE-FRANÇAIS. On sait le funeste accident arrivé la semaine dernière à Beauvallet. Aujourd'hui cet acteur distingué est presque totalement guéri, et sa rentrée, qui aura lieu avant peu, permettra de reprendre le Bourgeois de Gund, qui a été interrompu par une si douloureuse fatalité. La Prétendante, dans laquelle Samson, Geffroy, Mile Anais

qu'on a déjà vue à l'Odéon, puis à la Porte Saint- ¦

Martin, vient de débuter avec assez de bonheur LE MONUMENT DE SAINT-LOUIS

dans la tragédie par le rôle d'Agrippine de Britannicus. Eugène Rieux, élève de Beauvallet, nesuivra pas les traces de son maître; c'est du moins ce qu'Hamlet et Mahomet ont semblé nous prédire.

PALAIS-ROYAL. Jamais le public ne s'est porté en foule à aucun théâtre comme il se porte à celui-ci depuis que la sœur de Jocrisse avec Alcide Tousez obtient un si éclatant succès de fou rire.

AMBIGU. Première représentation du Marchand d'habits, drame de MM. Ch. Desnoyers et Ch. Potier. Le deuxième décor pourrait à lui seul faire la fortune d'un ouvrage : des pics de glace et de neige se dressent devant vos yeux, deux ponts jetés sur des parties de rochers sont suspendus au-dessus de l'abime; l'orage a éclaté, les avalanches s'écroulent. Rien ne manque à cet effet, jusqu'au cadavre d'une jeune femme qu'un éclat de roche vient d'atteindre. On est saisi, on est transi comme devant la nature. Un autre décor est encore d'une grande vérité, c'est le marché du Temple. Louons l'administration de ses sacrifices pour la mise en scène de ce drame qui est parfaitement joué, surtout par St-Ernest, Matis et Mme Davenay. Tout Paris voudra le voir.

-La dernière soirée de Me de B..... nous a fait entendre trois charmantes compositions du comte d'Adhémar: un chant pour voix de basse, les Miquelets, interprété par M. Albertini; un ravissant nocturne, les Anges à la croix, chanté par Mme de B.... et Mile d'Estrées, et la plus suave des romances, les belles Ruries, que M. Béfort nous a dite avec toute son âme. Nous félicitons bien sincèrement M. Cotelle d'être l'éditeur de si gracieuses productions.

- M. Vogel, l'auteur de la grande et belle scène de l'Ange déchu, vient de terminer une délicieuse mélodie pour contralto. Déjà plusieurs salons ont entendu cette nouvelle création qui sort du genre ordinaire et qui produit la plus vive sensation. Les paroles, d'un caractère très dramatique, ont pour titre : Sous l'avalanche, et sont de M. Ad. Favre. Dès qu'elle sera parue, tout nous porte à croire que cette œuvre obtiendra un brillant succès.

A TUNIS.

ODE QUI A OBTENU L'ACCESSIT AU JUGEMENT DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE,

PAR M. A. DIGNAN.

Orient, & terre choisie,

Que l'homme eut pour premier jardin,
Vieux berceau de la poésie
Éclose aux rives du Jourdain !

Tes beaux champs avec leurs merveilles,
Leurs parfums, leurs roses vermeilles,
Leur ciel d'azur, leur soleil d'or,
Seraient encor l'Eden du monde
Si de la liberté féconde
Ils voyaient fleurir le trésor.

Applaudissez à ce spectacle,

O vous, martyrs, guerriers et rois; Que l'honneur, votre seul oracle, A fait combattre pour la croix. Qu'un pieux orgueii vous exalte, Vous qui sur le rocher de Malte Brisiez les vaisseaux menaçants! Héros morts dans la Palestine, Français tombés sous Constantine, Mais tombés comme des géants!

O vous tous, monarques et prêtres,
Vous, du ciel hôtes triomphants,
De saint Louis, dignes ancêtres,
De saint Louis, dignes enfants;
Mêlez votre joie à la sienne,
Fiers de voir l'Europe chrétienne
Du monde changer le destin,
En dressant, paisible conquête,
Sur les minarets du prophête,
Le labarum de Constantin.

IMPRIMERIE DE ▲. APPERT, PASSAGE DU CAIRE, 54.

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An authentic portrait engraved exclusively for the Court. Wagazine ·
NP 101 of the series of ancient portraits.

VOL. XXI.

Court Magazine, N° 5, Rathbone Place Oxford street.

184!

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