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se marie, il épouse à quatre-vingts ans une femme jeune encore! et cela fut fait ainsi qu'il l'avait dit, avec pompe et éclat comme le dernier acte de cette vie, comme un dernier mensonge et une dernière impertinence jetée à la société.

Louis XVI ne pouvait empêcher ces scandales par son exemple et sa sévérité, car ils étaient profondément empreints dans les mœurs! Mais ce qu'il ne supportait pas, ce qu'il frappait de la plus immédiate disgrâce, c'était le désordre financier dans les puissantes familles, désordre qui amenait souvent la banqueroute. Lui, si rangé, si exact dans ses dépenses, il détestait les prodigues; quand il savait une grande race obérée, à ce point qu'elle allait faire perdre ses fournisseurs, le pauvre, l'ouvrier, le marchand, alors le roi refusait toute grâce, toute mu

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son beau-père. Le Catafalque vivant, dédié à madame la princesse de Conti.-La matière préférable à l'esprit, dédiée à madame la princesse de Lamballe, par le marquis de Clermont, revu par La Vaupallière. La Politesse française, dédiée à la comtesse d'Ossun. Madame la comtesse d'Ossun est d'une rusticité sans exemple. L'Enfant du plaisir, dédié à la comtesse de Balby par ***. Il faut se rappeler la querelle de M. le comte de Balby avec sa femme. Elle est aujourd'hui dame d'atours de Madame. La nécessité de faire la barbe, dédiée à la duchesse de Lorges. Elle a de la barbe comme un homme. Traité sur l'ambition, dédié à madame Adélaïde par madame la duchesse de Narbonne.- Une jolie mine mène à tout, dédié à la duchesse de Polignac par le

nificence, même le cordon bleu alors que les traditions de lignée donnaient le droit d'y prétendre.

Dans cette œuvre, le roi travaillait par instinct : n'était-il pas temps d'arrêter les ruines de la grande noblesse? Presque toutes les puissantes familles se trouvaient engagées au-delà de leur fortune, et alors se préparait cette faillite des Rohan-Guémenée, qui ruina presque toute une génération confiante en la parole d'un prince; mille demandes étaient adressées au roi pour le payement des dettes de sa noblesse; le plus souvent sévère, Louis XVI n'écoutait rien; quelquefois plus faible, à la sollicitation de la reine, il prenait des engagements pour satisfaire les créanciers du noble gentilhomme ruiné. Le livre rouge en fait foi, en même temps qu'il révèle l'ordre et la parcimonie personnelle du roi; malgré l'augmentation de toutes

marquis de Vaudreuil. — L'Empire des femmes, dédié à madame de Châlons, par le duc de Coigny. — L'argent au-dessus de tout, conte dédié à la baronne de Talleyrand. - Traité sur les corps opaques, dédié à la marquise de Montmorin. Cette dame est extrêmement épaisse. L'Ami des hommes, dédié à la vicomtesse de Laval, par MM. de Fitz James, de Jaucourt et de Luxembourg. Les regrets du temps, à madame de Roncey. La Belle et la Bête, dédiée à la comtesse de Crenay, par M. de Mégrigny. — L'Amour fraternel, par madame de Gramont. — La Coquetterie, par madame de Simiane, la plus jolie femme de la cour.- - Nouvelle invention de ratelier postiche, dédiée à madame de Montmorin, par M. de Viomesnil. · La femme homme,

dénrées et la diminution du prix de l'argent, le comptant du roi s'élevait à une moins grande somme que sous Louis XIV.

Le roi songeait néanmoins à plusieurs acquisitions pour la couronne, tout en répugnant encore à les accomplir; la reine voulait Saint-Cloud; luimême désirait Rambouillet, pour l'ajouter à ses belles forêts et à ses chasses. La couronne ne manquait pas de résidences: rois et princes possédaient de beaux châteaux, aujourd'hui encore la richesse des monotones environs de Paris. Versailles n'était à vrai dire qu'un séjour d'apparat, de noble représentation, plus embelli encore par Louis XV que par Louis XIV: au roi Louis XV étaient dues toutes les élégances du palais et des jardins. A Trianon, la reine avait voulu imiter Schoenbrunn, et surtout quelques pages de la Nouvelle Héloïse, le châlet suisse, les vertes prairies, les jardins parfumés, car

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dédiée à madame la duchesse de Luynes. Observation sur les précieuses ridicules, par la marquise de Bourbon-Busset. Traité sur l'esprit, par la marquise d'Andlau. Elle est folle de M. Helvétius. - Traité sur la fauseeté, dédié à la vicomtesse de Narbonne, par le comte de Tavannes.

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madame de Modène, par les Casse-cols.

La Cavale débridée, à

· Traité sur l'audace,

dédié à la comtesse de Gramont.-L'abus de la galanterie, par mesdames de Matignon, de La Châtre, d'Oudenarde et Dudre

neuc. »

le goût des bergeries était revenu avec la même vivacité que le carmin des éventails pour la couleur de nature; bergeries factices, étables d'invention qu'on devait retrouver dans les livres du genre de Florian et de madame de Genlis. Choisy était délaissé depuis madame de Pompadour, et la plus gracieuse résidence de cour eût été certes Marly, si Louis XVI n'avait eu quelque répugnance à habiter le lieu témoin des dernières faiblesses de Louis XV.

Marly, le plus élégant des châteaux sans étiquette, offrait de grandes eaux, sous d'épais ombrages, des jardins fleuris, et à l'extrémité d'une pelouse, un simple pavillon; puis douze petits bâtiments, sorte de kiosques, communiquant par des treillages entrelacés de chèvrefeuilles, de lilas et de roses. Ces kiosques servaient de loges aux seigneurs désignés pour suivre le roi à Marly, solitude et cour brillante à la fois; rien ne paraissait grand, mais tout était commode, et d'une simplicité élégante. Sur ce modèle sans façon madame du Barry avait fait construire le pavillon de Lucienne, sorte de petit médaillon à côté de la grande toile de Versailles. Pour Louis XVI l'habitation chérie c'est la Muette; enfant, il y avait résidé, c'était tout près de Paris, sans pourtant être aux Tuileries; la chasse

était belle au bois de Boulogne dans les fourrés, et de là, sans grand dérangement, le roi pouvait passer la revue de ses troupes à la plaine des Sablons, ou à l'École Militaire.

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Deux fois par an la cour faisait un voyage régulier aux résidences royales de Compiègne et de Fontainebleau à Compiègne voyage d'été, pendant les mois de juin et de juillet, et le roi se complaisait à grandir les bâtiments et à paver les routes de la forêt pour courir la petite bête, le chevreuil, le daim et le cerf et jeter même les grands filets. Les véritables chasses étaient à Fontainebleau, au voyage d'automne, pour le sanglier et le loup, et l'on y célébrait avec pompe la Saint-Hubert, sous des tentes, au milieu des mille fanfares, lorsque les chiens étaient bénis à la chapelle, afin que, selon le rite du moyen-âge, ils pussent dépister à l'aise les grandes bêtes de la forêt. Le roi écrivait luimême l'histoire de ses chasses dans ce vocabulaire technique, vieille langue des siècles de châtellenie pour le forcement du cerf aux abois ou le dépistement du sanglier. Chaque chien avait son histoire, chaque recoin de la forêt sa légende; et, comme les antiques suzerains, le roi aimait le soir à conter les beaux dires de la chasse royale!

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