Page images
PDF
EPUB

gazeuses: on dit qu'ils se vaporisent, qu'ils se gazéifient, et leur vaporisation, leur gazéification est d'autant plus grande, leurs vapeurs sont d'autant plus dilatées, qu'elles contiennent plus de calorique : dans le même cas encore d'une plus forte température, un grand nombre de corps solides deviennent liquides sans se gazéifier, et d'autres enfin restent toujours solides; de la première espèce sont en général les métaux, et un grand nombre de leurs oxides, et de la seconde sont seulement quelques oxides, comme ceux d'aluminium, de silicium, etc., lorsqu'ils sont purs.

4. Mais ces corps qui, par une plus grande quantité de calorique, deviennent plus dilatés s'ils sont gazeux, qui deviennent gazeux s'ils sont liquides, qui deviennent liquides s'ils sont solides, reprennent leur premier état dès qu'ils ont perdu cette plus grande quantité de calorique, et ils la perdent toujours dès que la cause qui la produit cesse d'agir, et qu'ils sont abandonnés au contact de l'atmosphère. C'est sur-tout à la température de l'atmosphère et par ses variations que les corps subissent les différens changemens dont nous parlons, et

qui leur sont naturels à cette température. C'est sous le rapport de l'influence de cette température sur les corps, que nous devons ici les considérer.

5. Nous l'avons déjà dit, plusieurs corps sont toujours gazeux à la température de l'atmosphère: ces corps sont l'oxigène, l'azote, l'acide carbonique et l'hydrogène. Ils forment l'atmosphère terrestre, qui contient aussi des vapeurs d'eau. Mais les vapeurs de l'eau n'étant autre chose que l'oxigène et l'hydrogène combinés ensemble et avec le calorique, elles peuvent et doivent être considérées comme formées des gaz oxigène et hydrogène, en sorte que l'atmosphère ne contient que les quatre premiers corps indiqués en état de combinaison avec le calorique. Comme d'ailleurs l'acide carbonique est formé d'oxigène et de carbone, et que nous prouverons plus bas que le gaz azote est formé de calorique et d'hydrogène, l'hydrogène y étant dans une proportion différente que dans le gaz hydrogène, il en résulte que l'atmosphère est formée seulement de calorique, d'hydrogène, d'oxigène et de carbone.

6. Dès qu'un corps est pénétré par le calo

rique, il augmenté de volume, soit qu'il reste solide, ou qu'il devienne liquide ou gazeux. C'est qu'alors les parties constituantes de ce corps sont éloignées les unes des autres et maintenues dans cet état d'éloignement par le calorique qui les pénètre. Alors la force qui les rapprochait, et les tenoit contiguës (on appelle cette force affinité, attraction chimique) agit moins fortement, son action étant diminuée par le calorique interposé entre les parties du corps: on dit, dans ce cas, qu'elles ont moins d'affinité entre elles.

7. On distingue trois espèces de corps. Les uns croissent et se meuvent par leur propre nature; on les appelle animaux. Les seconds sont susceptibles d'accroissement comme les premiers, mais ne se meuvent pas comme eux; ils restent toujours fixés au même lieu: on les appelle végétaux. Les troisièmes ne sont susceptibles ni d'accroissement, ni de mouvement; on les appelle minéraux.

Les animaux et les végétaux, tant qu'ils croissent et ont le mouvement qui leur est propre, on dit qu'ils sont en vie, qu'ils vivent: on dit au contraire qu'ils sont morts, lorsqu'ils n'ont plus le mouvement qui con

stitue leur vie, et qu'ils n'en sont plus susceptibles.

8. Le calorique est indispensablement nécessaire pour l'entretien de la vie. C'est par lui que le sang dans les animaux et la sève dans les végétaux sont entretenus liquides, et que leur circulation peut avoir lieu, à cause de cette liquidité. Aussitôt que le calorique leur manque, ou qu'ils n'en ont point assez, le sang et la sève deviennent solides; leur circulation cesse, et l'animal et le végétal périssent. Le calorique est donc une partie intégrante et constituante de l'animal et du végétal vivans, comme il l'est des substances gazeuses, et liquides qui ne sont à cet état que par le calorique qu'elles contiennent.

Les animaux et les végétaux vivans reçoivent le calorique qu'ils consomment de l'atmosphère ou de l'eau dans laquelle ils vivent, selon qu'ils sont terrestres ou aquatiques. C'est sur-tout par l'inspiration qu'ils le reçoivent, en décomposant les gaz dont le calorique devenu libre s'unit au sang ou à la sève, et se répand par leur moyen dans tout le corps de l'animal ou du végétal. Mais lorsque l'atmosphère est très froide, ils perdent plus de calorique par

le contact de leur surface avec elle, qu'ils n'en reçoivent par l'inspiration; alors le sang et la sève qui existent dans les vaisseaux voisins de la surface, se solidifient, et ensuite de proche en proche jusqu'au foyer de la respiration; c'est alors que la circulation cessant tout-à-fait, l'animal ou le végétal cesse de vivre.

La circulation du sang dans les animaux, et de la sève dans les végétaux cesse encore, lorsque les conduits sont viciés, ou qu'ayant acquis trop de dureté, ils ont perdu le ressort qui les rend propres à entretenir cette circulation, ou que leurs pores se sont obstrués. Beaucoup de causes peuvent concourir à vicier ces conduits, et ainsi les animaux et les végétaux, selon la nature de chacune de leurs espèces, vivent plus ou moins long-temps: mais de toutes ces causes, la vieillesse est la plus constante et la plus ordinaire.

9. Le calorique n'est pas la seule substance nécessaire à l'entretien de la vie des animaux et des végétaux. Par lui, à la vérité, le sang et la sève circulent, portent dans toutes leurs parties les élémens qui les forment, et déterminent par là l'accroissement dont ils sont susceptibles. Les élémens nécessaires avec le

« ՆախորդըՇարունակել »