les expliquent tous avec une simplicité, une clarté, une uniformité capables seules d'en prouver la vérité, alors même qu'il resterait, contre notre propre conviction,quelques doutes à leur égard. Nous commencerons par le plus important de ces phénomènes, cause occasionnelle de tous les autres, je veux dire, par le mouvement des corps célestes. Nous devons cependant encore prévenir qu'alors même que l'on n'adopterait pas notre théorie sur la décomposition des gaz, il n'en resterait pas moins vrai que c'est à leur formation que sont dus les mouvemens de ces différens corps, comme nous allons le démontrer.

62. Soit, à cet effet, NISM (fig. 1), le cercle horizontal qui partage la terre en deux parties; l'une tournée vers le soleil, et éclairée par lui (nous l'appelons hémisphère supérieur),l'autre tournée du côté opposé au soleil, et dans l'obscurité (nous l'appelons hémisphère inférieur). Soit NS la ligne nord et sud de la terre, ou le diamètre de son méridien à l'horizon NISM (nous appelons ce méridien, méridien vrai); ce méridien partage aussi la terre en deux parties, l'une à l'est et l'autre à l'ouest. Soit C le milieu du diamètre NS; nous appelerons sim

plement méridien tous les autres grands cercles qui passent par les pôles.

63. Tout homme qui jetera les yeux sur une mappemonde, y verra, comme nous, que la partie sud de la terre contient beaucoup d'eau et peu de terres, tandis que la partie nord contient plus de terres et moins d'eau, et il en conclura, comme nous, que la partie sud est plus légère que la partie nord, parce que l'eau est plus légère que les terres, et qu'elle est d'ailleurs plus basse qu'elles ; d'où il résulte que Je centre de gravité G de la terre, est plus près du pôle nord N, que du pôle sud S.

Par ce centre de gravité G, tirons la ligne MGI perpendiculaire à NS, et concevons par cette ligne MGI un plan perpendiculaire au méridien vrai et à l'horizon. •

Ce plan partagera la terre en deux parties égales en poids, mais non en dimensions, puisque GS est plus grand que GN: MGI sera le diamètre du plus grand cercle partageant la terre perpendiculairement au méridien, car c'est de ce cercle, qui passe par le centre de gravité G, que les cercles qui lui sont parallèles vont en diminuant vers le nord et vers le sud; et que c'est de la circonférence de ce cercle

qu'un homme qui y serait placé, verrait les deux pôles du monde à l'horizon. Mais parce que les parties de la terre au nord et au sud de ce cercle, ne sont pas de la même pesanteur spécifique, et que d'ailleurs GS est plus grand que GN dans le rapport de la différence de ces pesanteurs spécifiques, il s'ensuit que les diminutions des diamètres des cercles parallèles au cercle dont MGI est le diamètre, au nord et au sud de MGI, seront en raison inverse de GN et de GS.

64. En jetant également les yeux sur une mappemonde, on y verra encore que la terre est bien mieux équilibrée de l'est à l'ouest, qu'elle ne l'est du nord au sud, c'est-à-dire mieux dans le sens des longitudes que dans celui des latitudes; on y verra, disons-nous, que de l'est à l'ouest, il y a à peu près partout la même quantité d'eau et la même quantité de terres; par exemple, dans la partie du sud, l'Amérique méridionale répond aux îles de la Nouvelle-Hollande et à celles qui en sont voisines, et se trouve sur les mêmes parallèles et les mêmes méridiens que ces îles. Il en est de même du midi de l'Afrique, par rapport aux îles de la Nouvelle-Zélande et de la mer

du sud; de même encore le golfe du Mexique répond à celui de l'Inde; on voit que si en Amérique, à la latitude du midi de l'Europe, il y a moins de terre dans la largeur du nouveau continent que dans l'ancien, il y a compensation par les mers intérieures de celui-ci, comme la mer Méditerranée, la mer Noire, etc.; on voit enfin que plus au nord encore, les terres sont à peu près en égale quantité sur les mêmes parallèles, et qu'il en est de même des eaux.

On voit donc que la terre est beaucoup mieux arrondie dans le sens des longitudes que dans celui des latitudes. D'où il faut conclure qu'en même temps que son centre de gravité est nécessairement plus près du pôle nord que du pôle sud, il est aussi nécessairement à peu près à égale distance des points M et I, c'est-à-dire des points est et ouest, et par conséquent à peu près sur le diamètre NS du méridien.

65. Cela posé, nous appellerons dorénavant le cercle dont MGI est le diamètre, l'équateur, comme nous appelons le cercle dont NS est le diamètre, le méridien vrai, et nous observerons que l'horizon, l'équateur et le méridien

vrai partagent la terre en huit parties, dont quatre sont dans l'hémisphère supérieur, et quatre dans l'hémisphère inférieur; dont quatre encore sont à l'est du méridien vrai et quatre à l'ouest de ce même méridien; dont quatre enfin sont au sud de l'équateur et quatre au nord de ce même équateur.

Appelons p, p, p", p"", les quatre parties qui existent dans l'hémisphère supérieur; p et p' étant les deux parties orientales, p la partie orientale sud et p' la partie orientale nord; et p" et p"" étant de même les parties occidentales, p" au sud et p"" au nord. Appelons également q, q', q", q"", les quatre parties de l'hémisphère inférieur; q et q' étant les parties orientales, q au sud et q' au nord; q" et q"" étant de même les parties occidentales, q" au sud et q" au nord.

66. Faisons remarquer maintenant que la courbure des méridiens dans la partie sud est moins prononcée que dans la partie nord, puisque dans la première le rayon GS des méridiens est plus grand que le rayon GN de ceux de la partie nord; alors les rayons du soleil seront plus perpendiculaires à la circonférence du méridien vrai dans la partie