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1-22-48 mg v

History of Science

Gumuchian.

10-22.

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AVERTISSEMENT

DE L'ÉDITEUR.

C'EST une grande et belle question philosophique, que celle de la théorie de l'univers. Aussi, dans tous les âges connus, a-t-elle été le sujet des méditations de l'homme; et toujours a-t-on vu la philosophie chercher à s'expliquer les phénomènes que la Nature nous présente, ce qu'elle a fait avec plus ou moins de succès, selon l'état des connaissances humaines et l'exactitude des observations. En y réfléchissant avec soin, on découvre même que les différentes sectes religieuses qui couvrent la surface de la terre sont toutes fondées sur des théories de l'univers plus ou moins voisines de la vérité. N'est-ce pas, en effet, pour avoir observé la Nature, que la secte religieuse la plus anciennement connue adore le Soleil qui féconde? qu'une autre secte l'a dit soumise à deux puissances contraires dont l'une détruit les effets de l'autre? que le paganisme enseignait que le Temps était le

père des Dieux et des hommes, et qu'il dévorait ses propres enfans? N'est-ce pas enfin sur l'observation de la nature que sont fondées la métempsycose des Brachmanes, la Trinité de Platon, l'Unité de l'Être créateur, des Juifs, des Musulmans, etc.?

Chez les anciens, la philosophie était toute mystérieuse; des adeptes seuls y étaient initiés. Il n'est donc pas étonnant que les différentes opinions philosophiques aient, avec le temps, dégénéré en sectes religieuses qui sont à la croyance aveugle ce que la philosophie est à la croyance éclairée. L'Asie fut son berceau; de là elle passa en Egypte, en Grèce, en Italie, où elle brilla du plus vif éclat. Les noms de Socrate, de Platon, de Pythagore, de Zénon, d'Epicure, de Cicéron, et de tant d'autres hommes illustres, sont, par elle, devenus immortels. Mais les Grecs et les Romains ayant perdu la liberté, la philosophie fut engloutie avec elle dans le Christianisme, qui se forma alors de ses débris mélangés de judaïsme, Elle y resta ensevelie pendant la longue période de la barbarie du moyen âge, et ce n'est que dans

ces derniers siècles qu'elle a pu rassembler les faisceaux épars de sa lumière.

La philosophie moderne a un grand avantage sur celle des anciens. Cet avantage est qu'elle n'a rien de mystérieux. Il en résulte qu'elle marche avec beaucoup plus de succés et de certitude à la recherche et à la connaissance de la vérité.

Parmi les philosophes modernes qui ont fait de la théorie de l'univers l'objet le plus particulier de leurs études, et dont les travaux ont subi l'épreuve du temps, se trouvent sur-tout Galilée, Descartes, Copernic, Newton. Galilée enseigna le mouvement de la terre et Copernic la disposition des corps célestes entre eux. Descartes indiqua la cause de leurs mouvemens dans celui de leurs atmosphères, qu'il appela tourbillons, et Newton, dans l'attraction et une impulsion selon la tangente de leurs orbites. Les travaux de Galilée et de Copernic sont aujourd'hui sanctionnés par les observations les plus sûres et les plus incontestables. Mais le système de Descartes, suivi d'abord, est aujourd'hui remplacé par celui de Newton. On ne peut se dissimuler cepen

dant que celui-ci repose sur trois suppositions, dont l'une, le vide, est en contradiction évidente avec la dilatabilité des gaz qui forment les atmosphères des corps célestes, et dont les deux autres, l'attraction et l'impulsion, ne sont point prouvées. C'est cette insuffisance, ou plus exactement cè défaut de preuve des principes sur lesquels est fondé le système de Newton, qui a déterminé l'auteur de la Théorie de l'Univers que nous publions, à rechercher quelle était la cause des mouvemens de la nature, et c'est ce qui l'a conduit aux principes qui l'établissent.

En publiant la seconde édition de cette Théorie (*), nous en donnerons ici une analysé succincte, sans nous astreindre cependant à la marche méthodique que le développement des preuves a forcé l'auteur de suivre.

Selon lui il existe seulement trois élémens primitifs dans la nature; ce sont le calorique, la lumière et le carbone. C'est à la

(*) La premiere édition a paru au mois de mai 1817, à Francfort-sur-le-Mein, chez Boselli, libraire.

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