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LUCINDE.

Non, non je veux avoir le contrat entre mes mains.

SGANARELLE.

Hé bien! tiens.1 Es-tu contente ?

LUCINDE.

Plus qu'on ne peut s'imaginer.

SGANARELLE.

Voilà qui est bien, voilà qui est bien.

CLITANDRE.

Au reste, je n'ai pas eu seulement la précaution d'amener un notaire ; j'ai eu celle encore de faire venir des voix et des instruments pour célébrer la fête et pour nous réjouir. Qu'on les fasse venir. Ce sont des gens que je mène avec moi, et dont je me sers tous les jours pour pacifier avec leur harmonie' les troubles de l'esprit.

SCÈNE DERNIÈRE.

LA COMÉDIE, LE BALLET ET LA MUSIQUE.

TOUS TROIS ensemble 4.

Sans nous tous les hommes
Deviendroient mal sains,

Et c'est nous qui sommes
Leurs grands médecins.

1. Après avoir signé. (1734.)

2. Des voix, des instruments et des danseurs. (1682, 1734.)

3. Avec leur harmonie et leurs danses. (Ibidem.)

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SGANARELLE, LUCINDE, CLITandre, Lisette.
TROISIÈME ENTRÉE.

LA COMÉDIE, LE BALLET, LA MUSIQUE, JEUX, RIS, PLAISIRS.
LA COMÉDIE, LE BALLET, LA MUSIQUE, ensemble. (1734.)

5. Le musicien a fait répéter, unis ensemble, les deux premiers vers de ce refrain, puis les deux derniers, et après ceux-ci reprendre les deux premiers. Il en est de même à la suite du premier couplet; mais à la suite du second couplet (retranché par Molière, mais dit à la cour, et donné ci-après, p. 352, dans la

LA COMÉDIE.

Veut-on qu'on rabatte,
Par des moyens doux,
Les vapeurs de rate
Qui vous minent tous ?
Qu'on laisse Hippocrate,
Et qu'on vienne à nous1.

TOUS TROIS ensemble.

Sans nous...2.

(Durant qu'ils chantent3, et que les Jeux, les Ris et les Plaisirs dansent, Clitandre emmène Lucinde.)

SGANARELLE.

Voilà une plaisante façon de guérir. Où est donc ma fille et le Médecin ?

note 2), au lieu de revenir, pour finir, aux deux premiers vers, on chantait trois fois les deux derniers.

1. Dans le chant, ces deux derniers vers sont repris, et, la seconde fois, le premier est d'abord répété : « Qu'on laisse Hippocrate (bis), Et qu'on vienne

à nous. »

2. Après ce second ensemble, on trouve, dans la partition, un second couplet pour la Comédie seule; Molière ne l'avait pas fait imprimer; le voici, tel que le donne Philidor :

A moins que de suivre
Notre art plein d'appas,
Le chagrin vous livre
Aux mains du trépas,
Et rien ne fait vivre
Que les doux ébats,

Et rien ne fait vivre (bis)
Que les doux ébats.

Le refrain à trois suit naturellement encore ce couplet (voyez la dernière note de la page précédente). Puis on dansait une première fois la chaconne de la dernière entrée. Voyez ci-contre, p. 353, la note 2, et ci-dessus, p. 296 et 297, la fin de la note.

3. Durant que la Comédie, le Ballet et la Musique chantent. (Ms. Philidor.) 4. Pendant que les Jeux, les Ris et les Plaisirs dansent, Clitandre emmène Lucinde.

SCÈNE DERNIÈRE.

SGANARELLE, LISETTE, LA COMÉDIE, LA MUSIQUE, LE BALLET,

Voilà. (1734.)

JEUX, RIS, PLAISIRS.

SGANARELLE.

LISETTE.

Ils sont allés achever le reste du mariage.

SGANARELLE.

Comment, le mariage?

LISETTE.

Ma foi! Monsieur, la bécasse est bridée 1, et vous avez cru faire un jeu, qui demeure une vérité.

SGANARELLE.

(Les danseurs le retiennent et veulent le faire danser de force.) Comment, diable! Laissez-moi aller, laissez-moi aller, vous dis-je. Encore? Peste des gens'!

1. La bécasse s'est prise. On tend aux bécasses, dit Auger, des lacets ou collets avec lesquels elles se brident elles-mêmes. »> Mascarille, dans l'Étourdi, fait allusion au proverbe (vers 1267, tome I, p. 192).

2. A la suite de ces mots, Philidor a ajouté l'indication suivante: «< Les danseurs recommencent la dernière entrée, » c'est-à-dire la chaconne des Jeux, des Ris et des Plaisirs. Voyez ci-contre, p. 352, la fin de la note 2. SGANARELLE. Comment, diable! (Il veut aller après Clitandre et Lucinde, les danseurs le retiennent.) Laissez-moi aller, laissez-moi aller, vous dis-je. (Les danseurs le retiennent toujours.) Encore? (Ils veulent faire danser Sganarelle de force.) Peste des gens! (1734.)

FIN

MOLIÈRE, Y

23

LE MISANTHROPE

COMÉDIE

REPRÉSENTÉE POUR LA PREMIÈRE FOIS A PARIS

SUR LE THEATRE DU PALAIS-ROYAL

LE 4 DU MOIS DE JUIN 1666

PAR LA

TROUPE DU ROI

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