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re-purchased by the Turks, the slaves would consider it the greatest misfortune that could befal them; I therefore take the liberty of stating this fact, in order that I may be favoured with your Lordship's commands on the subject.

About 300 to 400 slaves (principally females) are annually imported to this island from Egypt, and usually produce about 1,500 piastres, or 147. sterling, for a female, and 1,200 piastres, or about 117. sterling, for a male.

The Earl of Aberdeen, K.T.

I have, &c.

NIVEN KERR.

No. 23.-The Earl of Aberdeen to Mr. Kerr.

SIR,
Foreign Office, July 10, 1844.
I HAVE received, and have referred to the law officers of the
Crown, your despatch of the 2nd December, 1843, stating that
Europeans resident in Cyprus, under the protection of the British
Consulate, are in the habit of purchasing slaves from Egypt, for the
purpose of employing them as servants in their establishments.

You have acted rightly in remonstrating with those Europeans upon the practice here referred to.

You will again remonstrate with them upon this point, and you will tell them, that you have received instructions to withdraw the advantage they receive from British protection if they should persist in a proceeding reprobated as this is by the British Legislature; and if after this they should persist in purchasing slaves, you will withdraw your protection from them accordingly. I am, &c. Niven Kerr, Esq.

ABERDEEN.

TURKEY (Egypt).

No. 25.-Colonel Barnett to the Earl of Aberdeen.—(Rec. March 8.)
MY LORD,
Cairo, February 11, 1844.

I HAVE the honour herewith to transmit to your Lordship a copy of a letter I have received from Mr. Ogilvie, Her Majesty's Consul at Juddah, in reply to my inquiries respecting a report, alluded to in my despatch of the 20th of August last, that vessels bearing British colours were employed in carrying slaves from the ports on the western coast of Africa. I have, &c.

The Earl of Aberdeen, K.T.

C. J. BARNETT.

[1844-45.]

2 R

SIR,

(Inclosure.)—Mr. Ogilvie to Colonel Barnett.

Juddah, December 12, 1843. I HAVE the honour to acknowledge the receipt of your letter, dated Cairo, November 6th.

In reply to your query, whether I have any knowledge that vessels carrying British colours are employed in conveying slaves from the western coast of Africa, I beg to state, that the only vessels trading in, or employed in carrying slaves, between this port and the African coast, are those of the ports of Souakin and Massoua, which belong to the Turkish Government, and consequently carry the Arab flag. I have, &c.

Colonel Barnett.
A. C. OGILVIE.
No. 27.-Colonel Barnett to the Earl of Aberdeen.—(Rec. April 4.)
MY LORD,
Alexandria, March 19, 1844.

I HAVE now the honour herewith to transmit to your Lordship a copy of the document to which I referred in my despatch of the 21st ultimo.

Although I am bound to give credit to the assurance which the Pasha has given to Her Majesty's Government, of his desire to put a stop to the cruelties practised by his troops against the people of Sennar, I have little hope of an effectual remedy being applied to the evil while the present system of recruiting the regiments stationed in that country is continued.

A few days only before I left Cairo I was informed that Achmet Menikli Pasha had set out from Khartoom, on an expedition to hunt Negroes as recruits for his army.

The mortality is so great among the Pasha's troops in the Sennar, that it becomes necessary every year to have recourse to that mode of completing the regiments; and the report made to the African Civilization Society, and communicated to Her Majesty's Government, too faithfully describes the desperate resistance offered by the Negro population to the armed force employed to seize upon them, and the deplorable scenes that necessarily ensue. I have, &c. The Earl of Aberdeen, K.T.

C. J. BARNETT.

(Inclosure.)-Khosrew Bey to Colonel Barnett.

Le Caire, le 20 Février, 1844.

LE Soussigné a l'honneur d'informer le Consul-Général d'Angleterre qu'il a porté à la connaissance du Vice-Roi le contenu de sa note, en date du 24 Janvier; il est autorisé à lui adresser, en réponse, les explications suivantes :

Il y a plusieurs années déjà que son Altesse, désirant adoucir la condition de la population noire du Soudan, et mettre un terme aux maux qu'un état de guerre permanent avait fait peser sur elle, interdit de la manière la plus formelle aux autorités chargées de l'Adminis

tration du Sennar d'ordonner, ou même de tolérer de la part de leurs agents les chasses aux noirs connues sous le nom de Ghazua. Il fut en même temps préscrit à ces autorités de punir exemplairement les chefs de corps, et commandants de postes, qui, contrevenant aux ordres de son Altesse, auraient entrepris de semblables expéditions. En outre, dans le cours du voyage qu'elle a fait dans les provinces du Soudan, le Vice-Roi, jaloux de manifester les sentiments de commisération qui l'animaient en faveur des populations noires, rendit spontanément à la liberté, et fit reconduire dans leurs montagnes, plusieurs partis de Nègres que le sort des armes avait fait tomber, étant en état de rebellion au pouvoir de ses soldats.

Nonobstant les instructions et les exemples donnés par le ViceRoi, il n'est que trop vrai toutefois que les habitants des montagnes du Soudan furent postérieurement l'objet de certains actes de violence que son Altesse n'a pu que déplorer; l'éloignement des lieux qui en ont été le théâtre ayant pour résultat d'affaiblir, jusqu'à un certain point, l'action de l'autorité centrale, et de rendre plus applicables les moyens de punir que de prévenir.

Ainsi on a vu dans une circonstance où il s'agissait de soumettre une tribu qui s'était soulevée, les troupes envoyées contre la tribu se rendre en effet coupables de quelques excès.

Le regret que son Altesse a éprouvé de ces faits, le vif mécontentement qu'elle en a ressenti, sont, du reste, entrés pour la plus grande part dans les considérations qui ont motivé l'ordre de rappel adressé dans le temps, au feu Achmet Pasha, ordre auquel ce fonctionnaire allait obtempérer au moment où la mort l'a frappé.

Douleureusement affecté de ce qui s'était passé sous l'administration de l'ancien Gouverneur du Soudan, le Vice-Roi a pris à tâche d'éclairer son successeur, et les officiers généraux adjoints à ce dernier dans le Gouvernement du Sennar sur ses intentions formelles de faire cesser les expéditions ayant pour objet la chasse des Nègres, et le Soussigné est chargé de donner à M. le Colonel Barnett l'assurance que Ahmet Menikli Pasha reçut à son départ pour Khartoom les instructions les plus explicites, les ordres les plus positifs à cet égard.

La mesure que son Altesse vient de prendre en divisant la Nubie en 6 départements confiés à l'administration de 6 officiers généraux, dont chacun reste responsable de l'exécution des ordres de l'autorité suprême, et correspond directement avec elle, est une nouvelle preuve de la sollicitude qu'inspire à son Altesse le sort des peuples de ce pays; car cette mesure a principalement pour objet d'établir une sorte de contrôle mutuel entre les Gouverneurs, de mettre ainsi une limite à leur pouvoir, et par conséquence d'en modérer l'exercice, au profit du bien-être des populations.

Tout fait donc espérer à son Altesse que les excés sur lesquels le Gouvernement de Sa Majesté Britannique a cru devoir appeler son

attention ne se renouvelleront plus, et que les amis de l'humanité n'auront plus de raison à gémir des faits qu'on a raison de considérer comme étant en contradiction manifeste avec les sentiments qui animent le Vice-Roi.

En se plaisant à renouveller la déclaration qu'elle a eu plus d'une fois occasion de faire sur ce grave sujet, en prenant de nouveau l'engagement d'user de toute son autorité pour mettre un terme aux actes de nature à aggraver la condition des populations noires, son Altesse croit cependant juste d'observer, d'abord, que les Nègres du Soudan sont en proie à des maux dont on ne peut faire peser la responsabilité sur le Gouvernement Egyptien, attendu que ces maux tiennent en général à l'état de la barbarie, et aux guerres intestines qui déciment constamment ces malheureuses peuplades, et en second lieu que le récit des circonstances rapportées dans le mémoire présenté au Gouvernement Britannique est évidemment empreint de ce caractère d'exagération qu'on est trop souvent en droit de reprocher aux voyageurs; enfin qu'on aurait tort de confondre avec les Ghazua entreprises pour faire des esclaves un ordre de mesures que justifient les besoins de l'état et les règles de Gouvernements, les plus compatibles avec les sentiments de justice et d'humanité.

En effet il arrive quelquefois que des tribus qui reconnaissent le Gouvernement Egyptien sont attaquées par des peuplades encore insoumises; les premières ne manquent jamais d'invoquer la protection de l'administration, et l'intervention des troupes de son Altesse dans les luttes des populations noires devient dès lors, non seulement une nécessité, mais encore un acte de bonne et prévoyante administration. On voit aussi des tribus qui ont fait leur soumission manifestant tout d'un coup des intentions de révolte, et même se soulever ouvertement. Dans ce cas encore, l'emploi de la force publique est indispensable, pour prévenir les conséquences du mauvais exemple que l'humeur turbulente et versatile, que les mœurs vagabondes des noirs rendent toujours contagieux.

Enfin il est une dernière circonstance qui met forcément les troupes du Vice-Roi en contact avec la population indigène. Depuis longtemps déjà son Altesse dans le double but d'alléger le poids du service imposé aux régiments Egyptiens, et de les soustraire à la mortalité qui les frappe sous le ciel du Sennar, ordonna la formation à Khartoom de corps uniquement composés de noirs. On n'a qu'à se féliciter de cette création, et les régiments nouvellement formés ne tarderont pas à se distinguer par leur discipline leur instruction et leur fidélité. Mais il est facile de concevoir, si l'on tient compte de la situation du pays, que le recrutement de ces corps ne peut-être entièrement volontaire. Pour en maintenir l'effectif, l'administration se voit dans la nécessité d'avoir recours à des moyens de coercition: delà, des tournées militaires, qui ont pour objet de mettre sous la main de

l'autorité, non des femmes, des enfants, et des vieillards, mais des hommes jeunes et valides; non des esclaves, mais des recrues libres de condition autant que le permettent les réglements de l'armée, et l'obligation de servir l'état; non des créatures humaines réduites à l'état de marchandise, mais des soldats, qui, une fois sous le drapeau, jouissent des privilèges assurés aux individus de la même classe, et sont aptes à parvenir au grade d'officiers.

Il suffit de constater cette distinction capitale pour établir qu'il n'y a aucun rapport, aucune analogie entre la chasse aux Nègres, et les voies de contrainte dont le Gouvernement Egyptien est obligé de faire usage, dans un intérêt légitime.

Resterait d'ailleurs à examiner si les mesures auxquelles l'administration a recours pour assurer le recrutement des troupes, mesure qui ne réprouvent pas toujours, et d'une manière absolue les lois de la civilisation la plus avancée, ne sont, à tout prendre, le meilleur moyen de rompre chez les Nègres du Soudan les habitudes de la vie sauvage, pour les initier peu-à-peu aux bienfaits de l'état social légitimement constitué. S'il était vrai que ce résultat fut obtenu, même en partie, par l'incorporation successive d'un assez grand nombre de Nègres, par leur soumission aux devoirs de la discipline, et par le fait surtout que les soldats noirs après avoir accompli leur terme de service, se fixent généralement avec leurs familles autour des lieux de garnison, les Gouvernements et les peuples qui hâtent de leurs vœux le progrès de la civilisation, n'auraient à coup sûr, qu'à se louer du système adopté par le Vice-Roi.

Quoiqu'il en soit les instructions données à tous les Gouverneurs du Soudan, et en dernier lieu à Ahmet Menikli Pasha, préscrivaient à ces fonctionnaires d'agir avec la plus grande modération dans les opérations de recrutement, et de les régulariser de manière à en adoucir la rigueur, et de prendre des mesures énergiques pour empêcher que ces actes d'autorité deviennent jamais la cause ou le prétexte d'excès, que son Altesse a la ferme volonté de ne pas tolérer. Les détails dans lesquels le Soussigné vient d'entrer permettront à M. le Consul-Général d'Angleterre de considérer les faits sous leur véritable jour.

M. le Colonel Barnett en conclura sans doute que si quelques-uns de ces faits ont un caractère condamnable, le Vice-Roi a été le premier à le frapper de sa réprobation, que d'un autre côté plusieurs des actes signalées sont loin d'avoir la gravité qu'on leur a attribué, et qu'enfin son Altesse est formellement décidé à manifester par tous les moyens dont elle peut disposer sa complète adhésion aux généraux principes qui ont inspiré la communication du Gouvernement Britannique. Le Soussigné, &c.

M. le Colonel Barnett.

KHOSREW BEY.

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